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Jeu de rôle créé par Frédéric Jussiaux
 
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 Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb

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TiFred
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MessageSujet: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeLun 22 Oct - 20:29

Chapitre 1 : Du rififi dans les bénitiers.

Personnages principaux :

- Grimrod Doigts-de-Plomb, votre narrateur. Un nain à la mine patibulaire (mais presque), qui marche tout tordu et surchargé de bordel (pioche, corde, démonte-pneu, chouchous etc …). Officiellement prêtre d’Haestan (du saint-marteau-dans-la-tronche) et apprenti maître forgeron. Il a un caractère de chiotte mais comme c’est un héros, on ne peut que le trouver sympathique.

- Yeenoghu (dit hyènogou), croisement entre un doberman et un char d’assaut, qui donne une idée précise de ce que donne une hyène sous stéroïdes en manque de Canigou. Compense son absence de neurones par 320 kg de muscles et son charisme de moule par des crocs grands comme un bras. On le trouve aussi sympathique mais faut juste qu’il arrête de sourire, ça fait peur.

- Marcello Serrano, un humain fort avenant, au verbe enjoué et à la dague agile (« fourbe » diraient certains ennemis). Montre un certain don pour s’évanouir et réapparaître mystérieusement à la fin des combats. Sinon, y a pas à tortiller, il a vraiment beaucoup d’amis. On l’aime bien mais c’est passqu’il fait de la lèche.

- Octavius Meterus dit Boucles d’Or, un humain encapuchonné accompagné d’une tente de cirque avec des pattes qui se nomme abra … Adacr… Grada… Bob pour les besoins de l’enquête. C’est un transfuge des Mages Rouges mais son sombre secret aura duré une demi-séance de jeu. Tout le monde le kiffe (sauf les sergents de la garde) mais c’est passqu’il a une perruque.

Lieu : L’action se déroula à Loctarn, seconde ville du royaume d’Ostanie, durant la fête de l’Ecu (appelé aussi « Fête du Cul » par les prostitués de la Rue de la moule).


L’épisode commença avec la rencontre de nos 4 héros (non désolé, Abra-truc ne compte pas !) alors que la plupart des auberges dignes de ce nom étaient pleines. Maurice, un joyeux ivrogne capitaliste, les dirigea contre « quelques » piécettes vers un établissement qui, sous des abords quelconques, s’avèra plutôt bien tenu ; On aurait pu faire des remarques sur l’auberge et les individus douteux qui la fréquentaient (assassins, prêtres vénérant une Puissance pas du panthéon Disney, etc …) mais Ham le tenancier avait une grosse hache d’armes alors en fait, on en faisaitt pas.

Après un posage d’affaires et lavage de museau, tout notre petit monde se retrouva dans la salle principale pour une dégustation de sanglier et un papotage en règle. Chacun y alla de son p’tit laïus expliquant sa présence à Loctarn ; Yeenoghu gagna la palme de l’histoire la plus originale (et la plus débile aussi ; décidément, que de récompenses …) et on allait tous passer enfin à table quand une invasion de prêtres s’abattit sur le bâtiment … euh je veux dire qu’une délégation de prêtres arriva dans l’auberge.

Là, votre humble narrateur apprit que c’était la tradition de 1) faire un colloque lors de la Fête de l’Ecu et 2) de faire ça dans l’auberge de Ham. Constatant l’absence de prêtre d’Haestan, je me joignis à la petite sauterie … Que n’avais-je fait là ?! Pendant la moitié de l’aprèm, y partirent dans des débats théologiques complètement abscons que j’ai cru que ma cervelle allait me couler par les oreilles. En plus, les 3 autres se tapaient le sanglier dans la pièce à côté. La famine et la folie me guettait quand heureusement, on mit fin à la torture en se promettant bien de recommencer ça demain (et que chacun apporterait bien son petit livre avec des images). Je m’enfuis sans demander mon reste.

Notre petit groupe partit faire un p’tit tour en ville, genre manger de la barbapapa et des kebabs locaux, aller guetter 3-4 malheureux bestiaux dans des cages et prendre des renseignements sur le tournoi qui débutait demain. Bon, si on arrivait à trouver un cure-dents 2 mains émoussé et modèle troll à notre Poilu, on pouvait l’inscrire et sans besoin de le déguiser. Je passais le reste de la journée (et une partie de la nuit) à squatter la forge d’un sympathique forgeron pour fabriquer ledit cure-dent, pendant que les autres vaquaient à leurs occupations respectives et que Marcello allait retrouver « ses nombreux amis locaux » pour nous financer le tournoi. Je finis le canif dans les temps (mais dans la douleur).

Le lendemain, j’appris au cours du colloque (arg !) qu’un des prêtres présents la veille s’était fait lâchement occire (c’était ça ou un accident de tricot). J’allais mener l’enquête du côté de son auberge accompagné d’Octavius, mais le sergent de la milice se montra particulièrement rébarbatif voire totalement non coopératif et sans une rude négociation, nous aurions pu finir dans les geôles fascistes. Bref, l’enquête faisait du sur-place mais cela nous empêcha pas d’aller voir Yenoglou en action au tournoi. La tête que fit le jeune péteux quand il aperçut le Poilu en rut qui secouait son épée à 4 mains en braillant « Haestan » comme un putois, ce fut un vrai bonheur. Bon après, on a failli déchanter : le Poilu a commencé à se faire tauler sévère par ledit péteux, avant de sombrer dans une rage berserk et de tenter de l’occire (et la moitié du public avec). Mais bon, tout était bien qui finissait bien, on avait gagné nos sous.

La nuit fut très agréable mais dès le lendemain, ce fut le drame. Deux prêtres d’Arkhat avaient été trucidés dans la nuit et, surtout, une saloperie de crevure de prêtre d’Elbereth vint se la péter à not’ colloque, genre comme si on l’avait invité. Et relou en plus. Y faisait comme si y comprenait pas qu’on voulait pas de lui. Dès la fin de la réunion, j’envoyai Marcello le suivre. Josette, la grande prêtresse de Niembe, sentant ma grande valeur personnelle, me confia l’enquête officielle et me chargea d’élucider le problème. Nous partîmes vers l’auberge où étaient descendus les deux zigotos. Mais, en fait, le sergent pénible de la milice, apparemment il avait pas reçu le mémo passqu’en fait, il nous envoya plutôt chier qu’autre chose et on revint broucouille. Octavius prit la décision de renvoyer abra-machin passqu’il était un peu lourd, faisait peur aux gens dans la rue et qu’accessoirement, il lui coûtait trop cher en bouffe. Heureusement, le spectacle du Poilu piétinant gaiement son adversaire du tournoi nous remplit d’une saine joie bien agréable et on aurait pu aller se coucher de bonne humeur si …

Un cri dans la nuit (et à l’étage). Le Poilu se précipita avec la légèreté du rhino-féroce en rut (manquant de piétiner à mort la moitié du groupe dont votre humble serviteur) et se jeta dans la mêlée. En fait, il plaqua surtout la victime au sol, lui défonçant le groin et permettant à ses agresseurs de s’enfuir. Commença alors une course-poursuite rocambolesque à travers les fenêtres, dans la rue (nous à pied et eux à cheval, c’est d’un pratique …) avant que, profitant lâchement du peu d’avance qu’ils avaient, ils ne libèrent les bestiaux enfermés sur la place centrale, nous forçant ainsi à nous arrêter pour nous en occuper, afin d’éviter des dommages collatéraux. Enfin, moi je me serais pas arrêter mais bon, comme j’étais en retard (j’avais du refaire un lacet), le temps que j’arrive, le Poilu était aux prises avec un piaffabec grand modèle et y se taugnaient méchamment les deux. J’expliquais rapidement au dindon que « petit mais costaud » avec la technique « ma masse dans ta face » et nous reprîmes la poursuite mais juste pour les voir s’enfuir au galop vers la porte de l’est. De retour à l’auberge, nous eûmes le fin mot de l’altercation : le sensei du moinillon venait de se faire occire (encore un accident de couture) et ses assassins avaient tenté de faire un doublé avec le p’tiot. La milice (surtout le fameux sergent) ne fut pas enchantée de nous trouver encore à proximité d’une scène de meurtre, mais là, on avait des témoins de notre bonne foi.

Le lendemain, un mot du prêtre ‘culé nous attendait, nous demandant de le rejoindre à son auberge. Mais arrivés sur place, nous le trouvâmes tout mort (avec la fenêtre ouverte et deux gonzes en fringues noires s’enfuyant à choual vers la porte ouest et en ricanant). Grâce à une ruse, Marcello fit le coup de la porte fermée de l’intérieur et nous allâmes chercher l’augerbiste pour qu’il nous ouvre la porte (et serve accessoirement de témoin de notre innocence). Le prêtre avait rien d’intéressant sur lui. La milice arriva et nous regarda d’un œil torve et malveillant, mais grâce à notre ruse de la muerte, nous ne fûmes pas inquiétés outre mesure. Le Poilu alla faire sa demi-finale du tournoi où il tomba sur Agrume le féroce. Les deux s’en mirent plein le museau et c’est le plus poilu qui gagna (soit le notre, mais d’une courte tête). Et après un rapport à Josette, nous partîmes via la porte ouest, monter une planque pour surveiller les environs. Octavius s’éclipsa discrètement et revint 4 heures plus tard avec un nouveau copain/diablotin. Nous montâmes la garde à tour de rôle (enfin, surtout le diablotin).

Durant la nuit, des cavaliers chelou passèrent. Nous leur envoyâmes Nocturnus (la diablotin) aux fesses pendant que nous tentions de les suivre avec nos pitites jambes. Nous arrivâmes dans un énorme cimetière indien (ou serbo-croate, le doute subsiste) et plus précisément vers un mausolée où un tunnel s’enfonçait dans les entrailles de la terre. Et après quelques mètres de progression, nous tombâmes, emplis d’un juste courroux, sur les viles crevures d’en face. Le combat aurait pu se passer de façon acceptable si 1) notre Poilu, portant encore les séquelles de sa demi-finale, ne s’était pas battu avec la puissance de la moule sous tranxène (avant de se faire one-shot comme un pouilleux), 2) Marcello ne s’était pas montré d’une efficacité très limitée (il disparût même des écrans radar avant la moitié du combat) et surtout 3) 4 zombis n’étaient pas débarqués en renfort. Moi et Octavius tinrent héroïquement devant la horde d’ennemis (malgré leur nombre et l’odeur insoutenable de leurs croutes de pied). Voyant qu’on en chiait comme des rats, Haestan m’accorda ses plus puissants miracles (de l’eau qui pique quoi !) mais cela ne suffit pas. Octavius s’écroula telle une lopette à perruque, me laissant seul face à 4 zombis. Je me battis comme un diable et seul la pénurie d’eau les sauva de mon courroux. J’en platis 2 mais finit par succomber aux coups de latte des deux derniers (malgré le retour inopiné de Marcello). Ce dernier finit les zombis, alla chercher du secours (le moinillon) et revînt s’occuper de nous. Puis tout seul comme un grand, il alla trucider le gros Mage Noir responsable de tout, qui psalmodiait depuis trois plombes au fond du niveau.

Nous nous réveillâmes 4 jours plus tard à l’auberge. Josette nous remercia et nous couvrît de bisous (passque, bon, des cadeaux, on en a pas vu la queue d’un seul). 3 jours de repos plus tard et déjà on faisait encore appel à nos services inestimables.


Dernière édition par TiFred le Mar 23 Oct - 10:18, édité 1 fois
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Taal Rasha
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MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeMar 23 Oct - 9:27

Beau résumé Smile

Et hop... 1 xp ^^
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Fzoul
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Fzoul


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MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeMar 23 Oct - 11:04

Très bon résumé Fred, avec des images et formules bien senties Laughing
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TiFred
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MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeMer 31 Oct - 16:51

Chapitre 2 : L’affaire des colliers. Quand la neige tombe sur la plaine, je sors mon Nain et mon Tyran …

Après quelques jours d’un repos hautement mérité suite aux vicissitudes du scénar précédent (et les baffes de Zombis), Ham nous fit savoir qu’une de ses relations aurait besoin d’un coup de main de PJs. On nous refila un rendez-vous tout chelou dans un vieux cimetière indien (décidément, c’est la mode dans la région). Nous laissâmes Octavius et Marcello à l’auberge et partîmes que le Poilu et moi. En fait, un gars tout encapuchonné nous attendait (il aurait bien plus à Octavius lui) pour nous guider vers le lieu du vrai rendez-vous (haha ! Une ruse !). Tout semblait avoir été organisé par une main de maître jusqu’à ce que le parcours en pirogue mit fin à toutes les illusions. Ouais, ben le mec qui avait planifié tout ça avait salement oublié le côté « y a un Tyran dans le groupe » : la gueule du type quand le poilu a mis le pied dans son rafiot, et surtout la tête qu’il a fait pendant le trajet, tout rouge à pousser comme un tordu sur sa perche.

Bref, après ses péripéties aquatiques, il nous lâcha sur des berges inconnues, près d’une vieille tour en ruines et des broussailles partout, genre terrain de jeu gob. Nous avançâmes fort méfiants quand, au détour d’un buisson de ronces, nous aperçûmes le père d’Octavius (ou du moins son sosie), avec bouclettes et chemise à jabot, et une demi-douzaine de gardes/mercenaires/branquignols au physique peu engageant. Le bellâtre se présenta comme Peridine Anglius, noble en exil, dont une partie de la famille avait du quitter la région il y a très longtemps (sûrement de sombres histoires de génocide halfelin lors de la dernière Guerre Monstrueuse) et qui requérait nos services pour faire main-basse sur des colliers détenus par les 3 branches de la famille restées sur place. Mouais, ça m’a pas l’air trop légal son truc là … QUOI ! 50 po !! Et encore 50 po après !!! « saute sur place, se mord les couilles, se tape violemment et de façon répétée la tête par terre » Mais putain, il pouvait pas le dire plus tôt ! Je vends ma mère pour 50 po ! Et il nous a même refilé un choual par personne !

Il nous rencarda vaguement sur les branches de la famille, genre y a un baron, une vers Mides et une on sait pas trop où. Il nous fit aussi discrètement comprendre que « d’autres personnes pourraient être intéressées par ces colliers », genre va y avoir de la concurrence et on risque de se les faire chouraver ou de rencontrer une forte résistance (m’en fous ; pour 50 po, je suis prêt à jouer du tam-tam sur les couilles d’un dragon). Dans un souci de gain de temps (et surtout dans un intérêt IRL), nous nous séparâmes en deux groupes : Octavius et Marcello partirent pour Mides y glaner des informations, tandis que le Poilu et moi partions pour Castel du Champ-du-Corbeau pour piquer le médaillon au Baron d’Angevin (dis comme ça, ça semblerait presque facile). Nous fîmes quelques courses pour la route, nous échangeâmes les deux chouaux contre un poney et plein de brouzouf, et nous partîmes plein ouest, vers le Pic du Miscal, quelque part entre l’Ostanie et la Venancie.

Bon, le voyage se passa pas trop mal. Le poilu attirait toujours autant l’attention mais, au moins, les brigands nous foutaient la paix. Je décidais d’aller mollo sur les provisions (ça coûte cher) et me reposer en partie sur les talents de chasse de mon compagnon de route. Mouais, j’ai bien fait de prendre quand même quelque chose à glaper passque lui, il pourrait se nuire d’écorce et de viande de loup pendant des semaines. La viande de loup, c’est comme la tarte au concombre, c’est pas bon ! Mais, à part ça, le voyage aurait presque été cool, si y avait pas commencé à neiger comme mammouth qui chie. Au début, c’était marrant de voir le poilu faire le con dans la poudreuse (l’en avait jamais vu ce couillon ; d’un autre côté, c’est vrai qu’il doit pas souvent neiger à 500 mètres sous terre), de le voir essayer ses moufles à pieds (pour que ces « pitits petons » restent bien au chaud) et marcher comme un canard constipé, mais bon, au bout d’un moment, ça commença à neiger trop fort et à faire trop froid pour que ça reste marrant, même pour un Nain.

Et c’est là, alors que nous abordions la dernière ligne droite de notre voyage (soit 5 jours de voyage à l’écart de tout) que « quelque chose » commença à nous suivre. Cela tournait autour de nous la nuit, cela nous suivait le jour durant, comme une ombre rampant sur la plaine enneigée et attendant le moment propice pour se jeter … Putain, c’était juste des loups, bordel ! Comme quoi on se monte facilement le bourrichon. Le plus urgent restait que la tempête de neige sévissait et qu’il fallait urgemment trouver un endroit protégé. Nous prîmes la première caverne venue, malheureusement occupée par un ours peu partageur. Je lui décochais un p’tit carreau d’arbalète en travers du museau, histoire de lui apprendre la vie, mais le Poilu, toujours fou-fou comme à son habitude, se rua sur lui pour danser la lambada avec. Après un vigoureux échange de bourre-pif où le poilu trouva encore le moyen de se faire déchiqueter le museau, je finis par arriver à charger dans le tas et à transformer le crâne du plantigrade en Picasso. Faudra vraiment que je donnes un cours de tactique au Poilu, moi. On gicla le corps de l’ours après avoir prélevé notre du et nous nous réfugiâmes dans la grotte.

La tempête souffla pendant presque deux jours et nous étions bien contents d’être planqués à peu près au chaud. Malgré qu’ils aient bouffé tout le reste de la carcasse de l’ours, les loups avaient encore les crocs et venaient tourner autour de notre grotte. Heureusement, la tempête finît par s’arrêter et nous pûmes reprendre la route, toujours avec les autres sagouins aux fesses. Et malheureusement, le relais où nous devions nous arrêter, s’avéra avoir été emporté par une avalanche depuis un p’tit bout de temps (je félicite pas le Routard d’Ostanie !). Le Poilu nous creusa un petit nid au milieu des décombres et nous installa le campement. Et là, je sais pas ce qui m’a pris. Moi qui suis toujours fiable et fidèle au poste, dur au mal et toujours prêt pour l’aventure, dernier coucher et premier debout, qu’il neige ou qu’il vente … je m’endormis comme une grosse merde pendant mon tour de garde. Heureusement, le Poilu se réveilla (passque moi j’écrasais drôlement) juste à temps pour voir les loups se jeter sur notre pauvre poney, s’avancer vers nous le meurtre dans les yeux et surtout, surtout, pour voir un p’tit salopard qui me piquait ma botte. Le Poilu se jeta dans la mêlée en braillant comme un putois (sa technique habituelle) ce qui finit par me réveiller. Devant le côté désespéré de la situation, je sus garder mon sang-froid et prendre la bonne décision, celle qui allait nous sauver la vie et renverser la situation : récupérer ma botte !! Tandis que le poilu tatanait du loup à qui mieux-mieux, que notre poney se faisait boulotter, je courrais tout tordu à la poursuite du p’tit salopard voleur de bottes, en chargeant mon arbalète et en proférant des paroles que je ne peux reproduire ici sous peine de choquer notre jeune public. Alors que la silhouette du veule canidé bottophile disparaissait à l’horizon à travers les dernières volutes de la tempête et les frondaisons enneigées des résineux, je fis un tir désespéré, stupéfiant, miraculeux : et pan, un carreau dans l’cul de la sale bête, qui de douleur, en lâcha ma botte adorée et s’enfuit en courant tout tordu (haha ! Venjure !). Je courus récupérer ma précieuse botte, tremblant de juste colère voyant qu’elle était toute mâchouillée et couverte de bave, puis j’allais aider le poilu. En fait, c’était déjà fini, les loups soit occis soit enfuis, et notre pauvre poney emporté par les viles bestiasses, et sûrement déjà boulotté.

Bon, le reste de la nuit fut plus calme, les loups ayant apparemment eu leur comptant de bottes et de poney. Et nous pûmes repartir le lendemain alors que la tempête se renforçait à nouveau et que j’avais de la neige jusqu’à la moustache. Le Castel du Champ-du-Corbeau était une p’tite bicoque toute mochue, perchée au sommet d’un pic à con, que y a même pas d’ascenseur pour les jours de tempête et qu’on a failli se vautrer comme des merdes plein de fois lors de la montée. En fait, c’était pas mal cette histoire de tempête passque nous, on avait pas trop peaufiné le côté « ruse de sioux » pour pouvoir entrer dans les lieux et que, du coup, ça nous filait un super prétexte. Pareil, on avait pas trop bossé le côté « on file des faux noms » et ce n’est qu’après avoir dit le mien que je retrouvais l’usage de mon cerveau (sûrement une séquelle du froid) et que je priais intérieurement que cette histoire finisse bien et qu’on s’enfuit pas du castel avec la moitié de l’Ostanie au cul.

En fait, l’accueil fut un peu frais, correct mais frais. On nous casa dans des quartiers militaires avant de nous permettre de nous laver le cul pour pouvoir être présenté au Baron Elmore. Puis on nous fila une p’tite piaule dans le donjon et la permission d’aller faire le tour du propriétaire. Je remarquai tout de suite que Gladius, le forgeron du coin, était un brave gars, accessoirement disciple d’Haestan (avec son pitit autel et tout). Nous fîmes aussi la connaissance de Maître Balbek, l’alchimiste du castel qui s’avéra fort sympathique (et qui trouva un truc à faire inhaler au Poilu, histoire de le débarrasser de la malemorve qu’il trainait depuis près d’une semaine). Puis, nous fûmes conviés à la table du Baron qui nous accueillit de façon fort courtoise et nous permit de partager son repas ; alors là, c’était l’erreur stratégique à ne pas commettre. Le Poilu a mis une de ces animations au banquet quelque chose de bien, genre repeindre ses voisins (et la moitié de la table) au jus de poulet, et autres joyeusetés. Mais malgré cet accueil plutôt sympathique, nous sentîmes bien que de sombres choses venaient de se passer et que la moitié des convives tiraient un peu la gueule. Mais la chose la plus importante que nous retirâmes du repas, c’est que le collier (en forme de poisson), que nous convoitions, était suspendu dans la salle principale. A l’issue du repas, à la recherche d’un moyen d’action, nous menâmes une enquête très pointue (papoter avec Maître Balbek) et nous apprîmes enfin la tragique vérité : le Père Noël n’exis… ah non, spas ça.

En fait, Elmore n’était pas le vrai baron, mais le demi-frère de celui. Mais apparemment, la malédiction familiale veut que le baron soit pris de crises de démence (genre y s’promène tout nu en bavant et en agitant ses testiboules au museau des dames de la cour ; ça fait un peu désordre). Demnios, le dernier baron en date, avait finit par y succomber et pèter deux crises d’affilé. Du coup, il était enfermé dans une cellule fasciste du donjon, occuper à baver et à mâcher les murs. Et, poussé par Dame Cédile sa mère (la nouvelle femme du père de Demnios), Elmore n’écouta que son courage et son devoir, et accepta le lourd et immense sacrifice et devint le nouveau baron (bien que cela ne soit pas encore officialisé), au grand dam de Dame Meldite, la sœur de Demnios, qui semblait moyennement contente de la façon dont tournait l’histoire. Royane, le capitaine du Rittmark, était l’envoyé du Roi des Rois, un peu comme un cheveu au milieu de la soupe dans tout ce merdier. Et là, nous nous dîmes : « et merde, dans quoi on a foutu le pied nous ? »

Dans l’après-midi, Dame Meldite nous fit passer un p’tit mot pour organiser une rencontre officieuse, après sa visite quotidienne à Demnios alias Crazy Joe. Nous nous retrouvâmes dans un p’tit salon et c’est là qu’elle nous avoua que Demnios soupçonnait que sa folie provenait d’un empoisonnement (et donc avait arrêté de se nourrir) et qu’Elmore et Dame Cédile n’y seraient pas étrangers. Pour réparer cette injustice flagrante, il fallait agir vite avant que la chose soit officialisée. Une p’tite visite dans la bibliothèque voisine m’apprit que Royane, en tant qu’envoyé du Roi des Rois, pouvait intervenir dans l’affaire. Mais une p’tite visite à Royane m’apprit qu’il ne bougerait pas son cul à moins qu’on lui présente des preuves irréfutables (mais quel enculé de couille molle !). Avec l’aide de Dame Meldite, nous organisâmes une visite organisée de la cellule de Demnios prévue pour le lendemain 13h.

Le lendemain matin, au lever du soleil, j’organisai une p’tite cérémonie dans la forge en l’honneur d’Haestan, et je veux pas me vanter, mais c’était du feu de Dieu. La totale, moi comme exalté, les groupies en transe, même le Poilu meumeutait presque correctement les airs religieux (faudra vraiment que je le briefe sur les paroles). Bon, pour le repas de midi, le Baron ne commit pas deux fois la gaffe de nous inviter à partager sa table. Et à 13h, nous pûmes nous rendre dans « les quartiers » de Demnios. Il était là, tout pâle et tout chétif dans son lit, que moi, ça m’a fait tellement mal au cœur que je concentrais toute ma foi en Haestan pour accomplir un miracle des plus impressionnants : l’invocation de p’tit dej’. Et l’autre sagouin qui chipota trois pov’ bouts de raisin et une demi-biscotte ; lui, il avait pas compris que si y f’sait pas un minimum d’efforts, le Poilu allait lui faire bouffer gratos ses dents en dessert (j’avais bien vu que l’invocation de bouffe l’avait salement impressionné). A vous dégouter de faire des miracles. Bon, y dit quand même « merci » et nous fila quelques infos genre « faut trouver des témoins ». Ben, merci du tuyau …

Et c’est là que nous eûmes l’idée de la mort : on allâmes directement chez Maître Balbek et nous lui fîmes le coup de « bon Nain, méchant Tyran ». Et ça marcha du premier coup. Y nous confessa tout : c’est Dame Cédille qui lui a demandé « d’empoisonner » Demnios (pour le rendre fou), puis plus tard, en voyant qu’il refusait de s’alimenter et du coup, bavait beaucoup moins, de l’empoisonner pour de bon. Je fonçai immédiatement voir Royane pendant que le Poilu montait la garde chez Balbek. Grand bien nous en prît, passque j’étais pas parti depuis 2 minutes que deux gardes de la baronnie venaient convoquer Balbek. Le Poilu essaya de la jouer « porte fermée, y a personne » mais les deux autres insistèrent lourdement. Après avoir essayé laborieusement (et vainement) d’enfoncer une porte coincée par un Tyran, ils passèrent au plan B, à savoir les coups de haches. Le Poilu fît mumuse quelques temps avec eux (essayer de leur piquer les haches qui traversaient la porte) avant de devoir céder du terrain et recommencer la même derrière la porte de la cave. Les deux autres se montrèrent un peu moins manchots et la situation aurait pu rapidement dégénérer (à savoir, le Poilu repeignant la cave au jus de boyaux) quand je revins enfin, accompagné de Royane.

Les deux essayèrent leur va-tout pour récupérer Balbek, mais Royane leur fit comprendre que s’ils ne voulaient pas finir leur carrière assignés à la chasse aux pingouins dans les Terres Septentrionales, ils avaient intérêt à la fermer et à décamper fissa (finalement, il est pas mal ce Royane). Il récupéra Balbek pour le mettre en lieu sûr et nous garantit que d’ici quelques jours, une délégation viendrait de la baronnie voisine pour régler la situation. Nous fîmes une razzia sur les cuisines et choisîmes de nous enfermer en attendant ladite délégation. Bon, sur le papier, ça paraissait pas mal, mais dans les faits, la délégation mit 4 jours à venir et quand les 2 prêtres de Tolsan se pointèrent dans la chambre, ça sentait un peu le ragondin putride incontinent. Je ne suis pas sûr de leur avoir laisser une image très flatteuse des prêtres d’Haestan.

Bon, tout était bien qui finissait bien : Dame Cédile la pute et son gay de fils Elmore avait été embarqué pour subir le courroux de la loi, le Baron Demnios avait retrouvé la santé physique et mentale et nous récompensa avec largesse (le collier et de la bouffe quoi) et nous repartîmes dès le lendemain, vers Mides et les deux autres, marchant vers le soleil levant (mes yeux, ça me brûle) et les cheveux dans le vent (hihihi).
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TiFred
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MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeJeu 15 Nov - 16:55

Chapitre 3 : l’affaire des colliers 2. Love boat (people).

Après cette affaire rondement menée au Castel Chant-du-corbeau, nous voila, le Poilu et moi, en route pour la Vénancie, à travers les vastes étendues glacées pleines de tempêtes et de loups bottophiles. Ben, en fait, nan, rien, queud. Même pas une petite agression, une tentative de vol par des Morveux ou un atterrissage de Dragon. Le truc louche quoi. Ah si : en cours de chemin, le poilu finit par me dire qu’en fait, on était suivi depuis un p’tit moment par une bande de mecs louches, « depuis un p’tit moment » genre avant le Castel (ah bah bravo, sympa de prévenir) et « louche » genre y zavaient un s’mi-ogre (ah ouais, ça les rendait pas engageant). Nous tentâmes de les approcher subtilement pour en apprendre plus sur leurs intentions, mais en fait, nous nous fîmes capter comme des merdes. Y nous dirent qu’ils étaient envoyés par l’autre Perruqueux, pour nous surveiller « des fois qu’on aie des problèmes », et que c’était comme ça et pas autrement. Bon, nous tout penauds de nous être fait captés comme des niveau 1, nous manquâmes un peu de répartie (genre demander si y zavaient un permis pour le s’mi-ogre) et nous repartîmes en grommelant.

Enfin, après des jours à travers la neige et le froid (et les loups !), nous arrivâmes à la civilisation, l’eau courante, les bars à putes (en fait, Mides, c’était plus p’tit que je ne pensais). Bon, là nous nous rendîmes compte qu’on avait oublié de se filer un point de rendez-vous avec les deux affreux et que, bon ok c’était plus p’tit que je pensais, mais ça restait salement grand quand même. Bon, spa grave, en restant méthodique et ordonné, ça devrait passer. Nous commençâmes à nous renseigner avec force sourires (et piécettes, grmbl !) et on finit par nous indiquer une direction approximative (un faisceau de probabilités renforcées comme dirait l’autre). En chemin, nous croisâmes une maisonnée fraichement incinéré et, je sais pas pourquoi, j’étais sûr qu’Octavius n’était pas étranger à cette affaire. Bon, nous continuâmes notre recherche et les témoignages convergeaient en direction d’un quartier rupin où la milice fasciste, pas du tout raciste, commença à nous chipoter l’entrée. Avant que tout ne dégénère en une déferlante de violence poilue, je choisit la négociation et l’amadouement et promis que, malgré notre aspect peu avenant (et non-humain, tas de cons !), on était pas là pour envahir la ville à deux, y foutre le feu et violer de la donzelle par douzaines, mais plutôt retrouver notre pote Marcello. Et finalement, ils acceptèrent de nous accompagner (des fois qu’on se perde) pour être sûr qu’on trouve bien Marcello (et qu’on se casse bien après).

On finit par retrouver Marcello dans un de ces hôtels de bourges (et ben, on sait ce qu’il en a fait de ses 50 po l’autre) où on nous fit les pires difficultés avant de nous laisser le voir : oula mes yeux, Marcello tout beau, coiffé, parfumé et pomponné. Avec domestique/chauffeur/laceur de chaussures et fiacre en plus. Il commença à nous expliquer que son infiltration de la société midienne se déroulait parfaitement bien, que la Comtesse Machine était déjà à moitié dans son lit (il avait du la faire rire), que son réseau d’espions dans les cercles de jeu était presque en place et que dans moins de 3 mois, le Haut Conseil lui mangeait dans la main. Bon, je finis par lui expliquer que c’était super, qu’on avait jamais douté de lui, que c’était toujours un bonheur ineffable de le voir à l’œuvre, mais que bon, on était pas là pour contrôler les tripots ou avoir des compte-rendu de ses parties de bête à deux dos avec la Comtesse Micheline. Là, y se rappela la raison première de sa venue ici (avant qu’il ne succombe à l’attrait du Côté Obscur du bigoudi) à savoir l’enquête sur notre commanditaire et les branches locales de sa famille. Il avait trouvé quelques infos : la branche familiale de notre commanditaire était super puissante mais super mal vue passque super mafieuse. Y s’étaient fait jeter violemment dehors avec moult chasses à l’homme et génocides de masse. Une autre branche locale s’était éteinte, son dernier représentant gisait dans le cimetière Sainte Ulla. Nous décidâmes de nous retrouver le lendemain en terrain neutre (genre dans un quartier normal) et nous repartîmes, le Poilu et moi, sous les regards de travers de la milice, nous trouver un p’tit boui-boui dans nos prix (genre « le serpent qui se mord la queue » si c’est pas un nom de bar à putes ça !).

La nuit, Haestan m’envoya une vision, une prophétie, un commandement (bref un rêve tout chelou, avec des couleurs flashy où j’ai pas tout compris) et je me réveillai au petit matin empli d’une sainte détermination : faut pas rendre les talismans au Perruqueux (ou alors oui, mais on lui reprend après) mais les détruire. Bon apparemment, j’étais pas le seul à avoir passé une nuit de merde passque le Poilu, il était tout vénère et affamé (oui, ça faisait peur à voir) et y m’a explosé mon budget lézards en brochette. Nous retrouvâmes Marcello à qui je transmis les désirs d’Haestan, nous traversâmes la moitié de la ville pour aller faire une p’tite reconnaissance diurne du cimetière Sainte Ulla, et nous nous mîmes en quête d’un établissement où passer la nuit. Nous nous fîmes jeter comme des malpropres du plus proche et ce n’est qu’au suivant que nous trouvâmes à la fois asile et explication sur ledit « jetage comme des malpropres »(passque c’était que des Fascistes Notoires). Là, nous prîmes un repos avant l’expédition nocturne, et le poilu se fit un nouvel ami (ouais, un Wara) presqu’aussi gros que lui et deux fois plus bruyant. Comme y te pourrirent d’une force l’ambiance de l’auberge …

La visite nocturne au cimetière se passa fort bien sans interruption intempestive jusqu’à ce qu’ayant récupéré le collier sur le cadavre tout sec au fond de sa tombe (« pardon M’ssieu »), nous remontions à la surface (ouais c’était une crypte) et qu’un comité d’accueil nous attendait : les hommes de main du Perruqueux, bien décidés à nous piquer les colliers pour les revendre sur EBay. Et là, ça partit en vrille : Le Poilu sortit son épluche-légumes géant et commença à brailler comme un taureau en rut (histoire de se motiver), moi, qui étais bien décidé à faire pleuvoir les bénédictions d’Haestan le Très Puissant sur mes p’tits camarades, un black avec un gros coupe-choux me tombât sur le râble, et Marcello, y fît des trucs de Marcello (à savoir disparition des écrans radar). A un moment, j’ai eu un peu peur pour nous : Marcello avait disparu, le Poilu était engagé dans un duel de grogros avec le s’mi-ogre (on sait jamais comment ça finit ces trucs là, encore un coup à ce que je retrouve le Poilu tout cabossé) et moi un deuxième larron m’était tombé veulement sur le groin. Mais en fait, non, ça se passa plutôt bien : en deux coups d’écrase-patates, le Poilu ratiboisa le s’mi-ogre (très déçu que j’étais ; le s’mi-ogre, c’est bien sur le papier, mais en vrai, ça vaut pas un Tyran) et moi, je collais un pain au p’tit vicieux qui m’avait pris par derrière (façon de dire) qui lui plia le bras en trois et lui fit faire deux tours dans son pagne (ça c’était en vrai). J’avançais pour lui en coller un deuxième quand un zigoto en pyjama noir surgit pour parer mon coup impérieux dit de la brutasse, qui allait achever le malheureux qui souffrait (‘tain, déçuuu). Ah en fait, non, le mec en pyjama, c’était un gentil et le malheureux à l’agonie, c’était Marcello qu’un sale sort d’illusion me faisait voir autrement (et merde, qui va devoir se taper les soins, c’est Bibi). Et pendant que je me répandais en excuses auprès de Marcello tout tordu, le Poilu qui était passé en mode berserk et qui était en rade d’adversaires, me fonçait dessus en bavant (faut jamais se répandre en excuses, de un passque ça tache, et de deux passque du coup tu baisses ta garde). Heureusement, par un effort de volonté (et la dépense d’un point d’héroïsme), le Poilu réussit à reprendre le contrôle de ses actes et stopper son attaque à 2 cm de mon crâne (moi, j’y vois la volonté d’Haestan de tester ma foi et la résistance de mes sous-vêtements). Bref, nous étions sortis vainqueurs et avec un nouvel ami qui nous fila rendez-vous le lendemain.

Nous rentrâmes à l’auberge et là, ce fut le drame : le Wara était pas couché. Et comme le Poilu était encore tout chaud bouillant du combat, ben il resta avec pour faire un concours de boissons. L’aubergiste, plein de sagesse, alla se coucher après leur avoir laisser des munitions, leur laissant toute latitude dans leurs dépravations orgiaques. Ce qui se passa réellement cette nuit là, personne ne le sût jamais et les faits demeurèrent enfermés à jamais dans la mémoire (défaillante) des participants. Toujours était-il que le lendemain, je trouvais la salle principale sans dessus-dessous. Après notre petit-déj, Marcello partit au rendez-vous tandis que moi, je suivais les traces laissés par les deux tourtereaux. Guidé par les flaques d’urine, de vomi, par les lampadaires couchés et les charrettes et guérites désossées, je sortit de la ville et finit par trouver le Poilu, ivre mort, couché au milieu des cadavres de vaches. Je le réveillai à coups de lattes, et pendant qu’il faisait trempette dans le ruisseau voisin, je jouais aux Experts-Mides pour tenter de déterminer si les vaches avaient été violées (si oui, de façon post mortem ou non) et si le cadavre du Wara ne gisait pas parmi les corps (avec ou non l’anus dilaté). Mais je ne pus trouver la moindre trace de lui et personne ne le revit jamais. Mais depuis, une grande blonde velue à la voix rauque propose son corps derrière le cimetière Sainte Ulla.

Pendant ce temps-là, Marcello était au rendez-vous avec Bronhil (l’homme en pyjama)(la maison garantit pas l’orthographe) qui lui expliqua que c’était son maître, le Mage Ermelune, qui l’avait envoyé. Il fallait absolument qu’on aille le voir à Sivishe, il avait plein de trucs formidables à nous dire. Chier, c’est pas la porte à côté. Bon, d’un autre côté, c’était p’tet pas plus mal de partir maintenant, avant que le Poilu n’ait toutes les polices locales aux fesses pour bris de matériel public, défécation et gerbification intempestives et viol et meurtres de vaches (voire de Wara). On trouva une péniche sympa (le Goéland) pour faire le voyage (qui nous coûta un rein) et c’était parti pour deux semaines de croisière de rêve, avec capitaine mal embouché, orgie de morues (le poisson, hein, pas les gonzesses) et le Poilu qui hurle à la mort passqu’il aime pas le poisson, qu’il a plus son pote Wara (et ben, fallait pas le bouffer !) etc …

A un moment, nous aperçûmes un caravane toute amochée et nous fîmes signe au Cap’tain Gaspard d’accoster au plus vite. Arrivés sur les lieux du drame, nous trouvâmes plein de cadavres (égorgés ou fléchés), et plus un seul truc de valeur (pff). Marcello reconnut le corps du marchand Clark qui était en possession du journal de bord et de la carte du trésor de Flint M Godroum (un truc dans ce genre, c’était pas clair). Bref, rien de passionnant, sauf qu’en voulant remonter sur le Goéland, le poilu, qui n’aime pas l’eau, a trouvé le moyen de se rater, je sais pas comment, au moment de monter à bord et d’arracher 3 mètres carrés de coque. Le Cap’tain Gaspard brailla comme un putois et exigea des dommages et intérêts et l’exécution publique du poilu. Nous finîmes par le calmer et pendant qu’il s’activait à radouber son précieux, nous on se la coulait douce en terrasse. Enfin, pas longtemps, passqu’un gros pénible, dénommé Carl Luthor, et son troupeau de miliciens, vint recruter de la main d’œuvre pour capturer un bandit local (quoi ! 10 po !! j’arrive !!!). Là, il mit en pratique son plan super rusé : on se cache tous dans des chariots et on espère se faire attaquer. Bon, Haestan devait être avec nous passqu’on s’est fait attaqués tout de suite. Moi, m’attendant à un combat d’anthologie, je surgis comme un diable de ma cachette et décochais au fameux « Baron noir » un p’tit coup d’arbalète … qui le cloua à un arbre. Quoi ! C’est ça leur Baron noir et sa bande de malandrins ? Un moustachu grassouillet et une poignée de pécores ? Bon, ben c’est 10 po facilement gagné.

On pensait se la couler douce la journée et demie qu’il fallait encore à Gaspard pour réparer l’avarie quand une paysanne plutôt avenante et en pleurs vint nous voir pour qu’on sauve la vie de son amoureux, à savoir le Baron noir. Je lui confirmais que, oui le brigandage conduit bien à la potence, que ça me ferait un peu chier de libérer quelqu’un que je venais d’arrêter et que les miliciens allaient sûrement pas trop vouloir. Et là, elle nous dit que non, en fait, le Baron noir s’appelait Coriane, que c’était le fils de l’ancien baron (Yvrain de Melina) et qu’il brigandait pas vraiment mais qu’il tentait de reprendre la baronnie des mains d’Ermold, l’assassin de son père. A quoi je répondis que bien sûr, c’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier alu. Mais elle se laissa pas démonter et dit que Coriane cherchait une preuve de sa parenté, qu’il avait rien trouvé mais qu’il avait des pistes dans son carnet, à son campement. Et là, je sais pas pourquoi, on a dit « oui ». Alors qu’elle nous proposait rien en échange, même pas quelques péhos ou des bisous.

Bon, pour commencer, suite à ses indications foireuses pour trouver le campement, on était pas entrés dans la forêt depuis 10 minutes qu’on s’était déjà perdu. On finit par arriver au lieu dit l’Etang aux loups, où il y avait, comme promis, des seaux de loups : au vu du nombre, on commençait à compter nos abattis (et moi, mes bottes) quand une p’tite vieille toute vilaine et à moitié à poil surgit des buissons et commença à gueuler sur les loups pour les calmer. Elle s’appelait Vieira et nous conseilla d’aller voir à la caverne plus au nord, où nous trouverions la réponse à nos recherches. C’était un peu une bonne blague passqu’on a surtout trouvé un ogre, certes habillé fort étrangement (avec recherche et mauvais goût, c’est très fort), mais un vrai ogre, avec une carrure et un appétit qui feraient passer le Poilu pour un caniche au régime. Nous papotâmes longuement avec lui pour arriver à une impasse : oui, il a bien des infos à nous filer sur la preuve, mais en échange, il veut boulotter un homme. Nous avions tous conscience que c’était pas possible (sauf le poilu mais faudra qu’un jour, je revois avec lui les priorités). Pour finir, j’en appelais à la puissance d’Haestan pour lui concocter un festin divin goût paysanne, pour faire avancer le schmilblick. Ben, ça lui a plu et il nous a filer son info : fallait aller montrer une bague à l’ancienne baronne (oui la morte) du côté de l’Etang noir.

C’est ce que nous fîmes (en nous perdant un peu au passage, histoire de ne pas changer). Arrivés à l’Etang noir, nous vîmes une espèce de spectre et nous trouvâmes le courage de nous approcher lui montrer la fameuse bague. Elle sembla devenir plus tangible et nous pûmes voir deux choses : elle était pas morte noyée comme le disait la version officielle (rapport aux marques de sales doigts sur sa blanche gorge) et elle était vachement muette. Comme personne ne connaissait le langage des signes et qu’on était pas très fort en lecture sur les lèvres, l’échange fut longuement stérile avant qu’on finisse par se rendre compte qu’elle bougeait pas d’un iota et que y avait p’tet quelque chose d’intéressant sous elle, dans l’eau noire et dégeu. Les autres faisant les couilles molles, y a fallu que j’aille patouiller dans la vase pour finir par ressortir son cadavre tout pourrissant. Là, elle se mit en branle et nous la suivîmes sur une bande de terre immergée jusqu’au milieu du lac, sur une p’tite ile où se trouvait le mausolée de la famille Melina. Là, dans la tombe, nous trouvâmes le corps de son époux cramponné à une cassette. Nous lui prîmes et lui laissâmes sa femme en échange (je suis pas sûr qu’il y gagne). Dans ladite cassette, il y avait des documents dont un relatif à la marque sur l’épaule de son fils. Tout ce qui nous restait à faire était de revenir à la civilisation et achever cette sombre affaire (et moi prendre 17 bains consécutifs pour enlever l’odeur).

Mais bon, vous nous connaissez ; nous trouvâmes le moyen de nous paumer en beauté et ledit retour à la civilisation nous prit toute la nuit. Au p’tit matin, épuisés et crottés, nous demandâmes à Sylvine, la p’tite amie du Baron noir, de nous réveiller en milieu de matinée (histoire de récupérer un peu) et de nous mener au représentant de l’autorité légale (le Juge des Affaires machin-truc). A l’heure dite, ledit juge nous écouta bien gentiment sans nous cafter à la milice, ouvrit le coffret pour prendre connaissance des documents et nous demanda de retrouver les témoins dont les noms figuraient sur le document relatif à la marque de naissance (facile, y zétaient tous morts sauf un). Là, nous tournâmes dans toute la bourgade (pourtant elle était pas grande) jusqu’à finir par trouver une p’tite bicoque où un vieux pas commode (Godefroy de St Songe), armé d’une canne et d’un déambulateur, nous fît un accueil mitigé. Il accepta de faire le déplacement chez le Juge. Et voila tout notre p’tit monde en route pour chez le Baron, empêcher l’exécution et faire appliquer la justice, la vraie (rien que ça).

Devant une foule en délire, le Juge sortit son baratin et le Baron (qui devait pas y croire trop) commit la gaffe d’accepter de sortir le prisonnier de sa cellule et d’y exhiber l’omoplate. Et là, paf pistache, y avait la fameuse marque de naissance. Cris dans la foule. Le Baron mécréant prit Sylvine en otage pendant que son homme de main (Carl Luthor) tenta de m’occire. Marcello entoila tout ce p’tit monde tandis que Coriane se jetait, la rapière au poing, pour sauver sa belle. Heureusement, tout finit pour le mieux dans le meilleur des mondes, l’ancien Baron occis, le Carl en geôle et Coriane en nouveau Baron et marié avec Sylvine. Et comme dans les meilleurs contes, tout finit par un banquet. On reçut des bisous et des sous (enfin des sous … trois pov’ pièces qui se battaient en duel au fond d’une bourse …) et nous repartîmes, vu que Gaspard avait fini les réparations (et que les locaux commençaient à nous courir un peu sur le haricot).

Après quelques jours de voyage, nous arrivâmes à Sivishe. Ah, quelle ville majestueuse, et grande aussi, avec un gros bout de caillou au milieu (c’est bien le caillou). Bon, première désillusion : la garde à l’entrée voulait une caution de 75 po pour faire entrer le Poilu dans la ville (pas cons les gardes), caution qu’il récupérerait à sa sortie s’il avait rien cassé (oui c’est cela … on y croit). Là, sur le coup, même le Poilu fut lucide sur les chances de réussite d’un tel évènement (proche de zéro) et il préféra aller gambader dans les champs (sur l’air de Royal Canin/Chi Mai). Marcello et moi allèrent au rendez-vous d’Ermelune, une sorte de Gandalf mais en glabre. Il nous raconta l’histoire des 6 Arcanes, créés au début du 1er Âge par l’Archimage Rogon (l’aigle, le poisson, le cœur, l’étoile, la faux et le trèfle) qu’il donna à chacune des tribus. S’en suivit tout un patacaisse avec les Puissances pas contentes de l’influence des Arcanes, puis qui mettent des bouts de leurs pouvoirs dedans (juste pour rire). Après plus d’un millénaire de disparition, les Arcanes avaient réapparues il y a quelques siècles. Ermelune a le sentiment qu’il fallait mettre les Arcanes en sécurité. Là, je le mis tout de suite au courant du changement de plan : on allait plutôt les détruire, ça serait pas mal comme sécurité.

Ermelune nous dit qu’une des Arcanes que nous cherchions était peut-être à Ojad la Luxuriante, dans les Marches du Sud, et il nous proposa d’y aller avec lui à bord du Coureur azuréen, une espèce de trimaran mutant de bien 100 m de long, tiré par des centaines de cerfs-volants et dirigé par le capitaine Fenimore. Au prix où étaient les voyages, on allait pas dire « non ». Et alors que nous embarquions, un énorme oiseau nous lâcha le Poilu sur le pont (il essaya bien de nous faire croire que c’est lui qui chassait l’oiseau et pas le contraire, mais nous ne fûmes pas dupes) puis le « bateau » prit une vitesse disons intéressante (d’autres emploieraient volontiers le terme de « vomitive ») et nous vîmes la côte s’éloigner de façon inquiétante. Mais rapidement, la griserie de la vitesse et la joie du voyage ne purent plus longtemps caché le sombre secret de ce navire : c’était plein de Bolcheviks des mers ! Les marins, c’étaient des dizaines de niaquoués des mers, hommes, femmes et enfants, qui vivaient tous ensemble à boulotter du poisson et des algues, et qui souriaient tout le temps. Et je peux vous dire que ça fichait la trouille, passqu’au bout de deux semaines à manger que du poisson et des algues, ben t’avait pas envie de sourire, mais plutôt d’aller faire un p’tit génocide de masse (ou deux), histoire de te détendre. L’algue, c’était comme la tarte au concombre, c’était pas bon. D’ailleurs, même le poilu (pourtant connu pour ses goûts alimentaires peu reluisants, voire carrément limites) ne supportait pas le régime. Il le supportait si mal qu’il s’était enfermé dans sa cabine, à faire du mako moulage avec son caca et à rêver de boulotter un p’tit tchong ou deux.

Marcello, quand à lui, était toujours fourré avec l’équipage et semblait beaucoup s’intéresser à leurs techniques de tissage (mouais, encore une ruse pour aller lutiner de la greluche). Moi, j’essayais de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et me mis en tête d’apprendre à faire les sushis. J’allais faire des visites régulières au Poilu et, devant la dégradation rapide de son état mental (et la recrudescence de ses pulsions homicides), je dus me résoudre à galvauder les pouvoirs divins que m’accordaient Haestan, pour assurer à la sale bête une pitance à peu près régulière. Je dis « sale bête » passque, et d’un, cette enflure s’enfile en un repas de quoi nourrir une famille gob pendant un mois, et de deux, même pas un « merci » ou un « gloire à Haestan ». Au contraire, je l’entendis plusieurs fois marmonner le nom 7 fois honni de Z------t, la déesse pute de sa sale tribu pourrie. J’allais devoir sévir s’il continuait sur cette voie : pour le salut de son âme, plus de festin et de soins ! Au cours du voyage, Marcello se rendit finalement compte que la carte du fameux Flint M Godroum, et ben il l’avait chouré au marchand Clark, et que l’ile en question était sur notre trajet, et que du coup, on pourrait y faire un p’tit arrêt, histoire de se dégourdir les jambes, de renflouer nos finances et de trouver autre chose à becqueter que du poisson et des algues, avant que le Poilu passe à l’action sur l’équipage.

C’est sur ces entrefaits que la brume se leva soudainement et qu’un étrange navire silencieux nous rattrapa et se tînt à nos côtés : le Northland volant. Malgré la présence sur son pont des squelettes de l’équipage, la curiosité fut plus forte et nous partîmes l’explorer pour découvrir les trésors qu’il renfermait sûrement. En fait, notre exploration n’alla pas plus loin de la cabine du capitaine (en partie inondée). Quand je voulus récupérer le livre de bord, une sale pieuvre géante embusquée et nanophile tenta de me boulotter en douce. Le Poilu s’interposa vaillamment avant de se faire saucissonner en moins de deux. Et là, ça lui a pas plu. Il lui fit le coup de la brouette tyranienne et lui fit bouffer le plafond et le sol d’un seul mouvement (joli mouvement cela dit). Et là, ça a pas plu à la pieuvre, qui lui fit comprendre que certes elle pouvait le saucissonner, mais qu’elle pouvait aussi lui faire manger ses dents (joli mouvement là aussi). Du coup, le Poilu tout cabossé commença à s’enfuir courageusement. Et là, ça m’a pas plu (traduisez « oh putain, me laissez pas ! »). Pendant que Marcello sortait de la cabine, le livre de bord sous le bras, sur les traces du Poilu, je me sortais les doigts du cul pour faire appel au plus puissant des pouvoirs d’Haestan le maître de la fusion (enfin de ceux que j’arrivais à maîtriser) et je carbonisais la face au sale invertébré. Et je m’enfuis moi aussi, sans demander mon reste. Je butai dans Marcello qui s’était arrêté en plein milieu du couloir pour lire le journal de bord, et je m’apprêtais à lui dire que ça servait à rien vu que ça devait être écrit en runique, quand moi aussi, je me mis à le lire aussi, et que c’était pas écrit du tout en runique, même que je comprenais tout et que …

Tout ce que je me souvins après, c’est du bateau s’enfonçant dans les flots en marche arrière (cherchez pas à comprendre, il était hanté on vous dit), de moi sortant à toute vitesse (et plutôt de fort belle façon je dois dire), de Marcello agrippé au bastingage comme un chat échoué, et du tour du magie du Poilu : l’instant d’avant, il était dans les entrailles du navire fantôme sombrant par 10 m de fond, et l’instant d’après, il surgissait hors de l’eau, comme volant, et atterrissait directement dans sa cabine, sans toucher le pont.
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TiFred
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MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeVen 14 Déc - 21:20

Chapitre 4: L'affaire des colliers 3. Opération Desert Storm (vous reprendrez bien du rab de zombis).

Après ces péripéties mouvementées, notre pitit voyage reprit de plus belle. Après quelques journées plus clémentes, nous arrivâmes en vue de la fameuse ile au trésor, à savoir une sorte de cimetière de bateaux (ça m'inspirait moyen du coup), mais le capitaine nous fit remarquer qu'on était en mission pour le Seigneur (le seul, le vrai, le barbu), qu'il fallait ptet éviter de prendre du retard/ des mauvais coups et qu'on reviendrait s'en occuper au retour ('tain, déçuuuuu!). Du coup, nous repartîmes à toute berzingue vers l'infini et l'au-delà (et Ojad). En tout, le voyage Sivishe-Ojad nous prit que 3 semaines, mais c'est grâce aux rituels d'Ermelune tous les soirs pour que les pitits esprits du vent nous soufflent bien dans les voiles.

Nous voila dans la rade d'Ojad (température au sol 45 degrés) et on nous fit débarquer avec des chaloupes à cers-volants; enfin, ça, c'était sur le papier passqu'en vrai, le Poilu était si content de voir la terre ferme (et Boucles d'or qui nous faisait coucou depuis la rive) qu'il commença à gigoter comme un con et qu'il fit couler sa chaloupe. Après, il essaya de sauter sur la mienne (la loupa heureusement), s'y raccrocha avec ses sales pattes pleins de griffes et là, je dus lui faire comprendre qu'au nom de tout ce qui est le plus sacré, s'il arrêtait pas s'couer la barque ou de vouloir monter dedans, j'allais devoir lui savater la tronche à coups de martel, non mais ! Et là, un miracle se fit: alors que je me voyais déjà couler comme une vieille merde en bronze et me noyer comme un pouilleux (triste fin pour un nain; si c'est pour finir noyé, autant que ce soit dans de la bière), le Poilu se figea et attendit bien sagement qu'on soit arrivés sur la berge pour s'ébrouer/sauter partout comme un daubot/baiser le sol.

Une fois remis de mes émotions (et de mon début de crise cardiaque), je pris Octavius entre 4 yeux pour qu'il m'explique un peu comment ça se fait qu'il avait disparu à Mides en laissant derrière lui une chaumière incendiée et qu'on le retrouvait quelques semaines plus tard à Ojad comme par magie. Là, y me dit que "ouais, c'était un peu ça", qu'il avait du quitter Mides précipitamment suite à un échec critique sur un jet d'invocation de diablesse-objet sexuel (apparemment, elle avait l'option lance-flammes) et que Ermelune l'avait contacté et envoyé, via portail magique, directement à Ojad. Là, je me tournai vers Ermelune l'air sinistre, genre "ça aurait pas été plus simple qu'on vienne par le même moyen, histoire de ne pas perdre de temps et de ne pas risquer sa vie face à des pieuvres géantes nanophiles (et celles des tchongs des mers face au Poilu). Il me fit une réponse foireuse (typique d'un gros PnJ) à base de conjonction astrale défaillante, mauvais alignement, pas bon pour le karma, toussa ... (comment voulez-vous qu'on prenne les mages au sérieux après ça).

Octavius était descendu à l'Oasis doré (ça sentait le piège à cons pour touristes) du coup nous fîmes de même. Pendant ce temps, Ermelune avait un contact à aller voir sur place, un agent à son service nommé Yenkoum (ou "Loukoum" je suis plus sûr ...), un membre de la tribu des Chercheurs de Larmes. Bon, finalement, nous posâmes juste nos bagages à l'auberge et nous accompagnâmes le vieux à travers le Souk, voir son fameux contact. Au passage, le Poilu (sûrement un peu stressé par son voyage, la température au sol, l'exotisme local) ne trouva rien de mieux qu'à savater une bestiasse locale, un truc géant et puant "(chameau" qu'ils appelaient ça), le couchant net sous les hourras de la foule et les insultes du propriétaire. Arrivés chez Loukoum, nous trouvâmes sa casbah grande ouverte, et lui tout bavant à l'intérieur, vautré à côté du lit. Apparemment, ça faisait des jours qu'il pouvait pas dormir à cause de rêves de guerriers sans nombre, armés de grandes faucilles, et leur courant après à travers le désert (oh la la, faut pas faire devin quand on a une petite santé). Ermelune s'occupa de lui et nous annonça qu'on allait passer la journée et la nuit ici et que nous partions demain pour le désert profond.

Le laissant tout à ses soins, je partis avec Octavius chercher guide, vivres et montures pour ce périple. La première difficulté fut de se retrouver dans le gigantesque merdier qu'était Ojad ('tain, leurs panneaux sont écrits tout chelou!!). Après un essai infructueux avec un garde (bon, je débute dans le dialecte local), nous essayâmes chez des négociants, sûrement plus multilingues que nous. Et c'est là que nous trouvâmes le Poilu, vautré dans un tas de tapis, avec un p'tit marchand tout sec qui lui tournait autour en gueulant et en y filant des coups de balai (mouaip, il aurait pu pisser dans un violon que ça aurait pas été plus efficace). On récupéra not' Poilu et nous continuâmes notre périple (le Poilu nous quitta en cours de route, tout à son exploration: aaah l'innocence de la jeunesse). Pour finir, un marchand de babouches très avenant nous renseigna, en échange d'une paire ou deux de sa marchandise (plutôt sympatoche ces pantoufles). Comme le soleil tapait salement dru, nous fîmes une p'tite pause thé-loukoums, histoire de se requinquer. Ce fut à ce moment-là que j'entendis le Poilu beugler comme un putois, perché sur un de leurs bâtiments tout bizarres. Je lui fis des signaux lumineux et le voila traçant vers nous, avec la vélocité de l'ours en rut, bondissant de toits en toits, et de monuments en dos de chameaux.


En fait, il était pas seul. Le marchand de tapis précédemment mentionné le suivait, avec un nombre respectable de gardes. Ne voulant pas tester les geôles locales, j'entamais une négociation avec le commerçant très remonté; qui m'expliqua que le Poilu lui avait pourrit ses tapis et que y en avait pour 20 po (gargl! Mon cœur!). Je laissais Octavius négocier avec le guide, pour aller à la boutique vérifier de visu l'ampleur du désastre. Après expertise, discussion, tournée de thé, prise de tête et autre, nous tombâmes d'accord sur 10 po et le Poilu pouvait prendre la moitié des tapis "abimés". Je traçais vite fait rejoindre Boucles d'or pour voir s'il s'était pas fait arnaquer passque les locaux, dans ce domaine, c'étaient pas des rigolos. C'était un peu le cas, mais Octavius, plus dégourdi que le laissait deviner son apparence, avait changé de crémerie (c'est une image hein!) pour finir par obtenir des tarifs à peu près normaux (en fait, comme c'est Ermelune qui paya le tout, on s'était un peu fait chier pour rien). De retour à la casbah, Octavius sortit un narguilé plein de bonne herbe qui fait rire, et avant que je n'ai eu le temps de faire le moindre geste, le Poilu se mit à tirer dedans comme un forcené. Là, le temps sembla comme se figer pendant que tous regardaient, la peur dans les yeux, le Poilu qui titubait. Heureusement, il ne partit pas dans une crise berserk, mais se mit à rire comme un con pendant une heure puis s'endormit comme une merde sur ses tapis.

Le lendemain, au moment de partir, impossible de réveiller le Poilu: y ronflait comme un sagouin, à moitié enterré sous ses tapis. Mais, finalement, quelques heures plus tard, il se réveilla, le teint grisâtre, et nous pûmes nous mettre en route. Le voyage fut folklorique: le Poilu avançait comme un zombi, en trainant laborieusement ses tapis et ronchonnant régulièrement sur le sol trop chaud pour ses petons, les tapis trop lourds pour ses pitits bras et le soleil trop brûlant pour son crâne endolori. Moi je la ramenais pas trop passque grimper sur un chameau n'est pas vraiment naturel (et encore moins pour un Nain) et j'avais une sérieuse envie de gerber. En plus, la nuit, on crevait de froid et fallait tous dormir sous la même tente (et faire gaffe aux scorpions plus gros que des bébés);ça pouvait sembler con mais Marcello lui, il était pas fait pour une telle promiscuité et du coup, il en dormait pas de la nuit (avec des excuses du genre qu'il paraîtrait que je ronflotte). Le guide commençait à râler passque le Poilu buvait trop (nan mais à quoi il avait penser en faisant les courses? Il avait pas vu le gabarit de l'animal?), qui lui, abandonnait un à un ses tapis (quand on savait combien il y tenait, ça n'augurait rien de bon). En fait, y avait que Ermelune qui semblait détendu du gland, à la cool. Heureusement, après une semaine de voyage, nous finîmes par arriver dans les terres ancestrales des Chercheurs de Larmes.

En fait, j'appris plus tard que si le Poilu se tint plutôt à carreau le reste du voyage, c'est que Ermelune lança un sort d'illusion ou je ne sais quoi, pour qu'il croit fourrer une belle Dévoreuse moelleuse de la cuisse. Du coup, ses plus bas instincts rassasiés, il nous ficha la paix le reste du voyage. Arrivés à l'oasis de la tribu, nous nous posâmes un coup, bien que l'accord ne fut pas top-top: ils nous saoulèrent avec leurs visions de la muerte, un roi de la nécropole, une ville des sables et des morts qui marchent avec les vivants. C'était bon, j'avais bien compris qu'on était en terre impie et que ça fleurait bon l'hérésie et la sodomie. Ils nous dirent aussi qu'il y avait un mois, un homme maigre et tout chelou avait surgit seul du désert, l'air hagard et patibulaire, et qu'il était repartit à travers le désert, en direction de la fameuse nécropole des légendes.

Le lendemain, Kiefet, le chef, nous accompagna dans le désert. après un jour de voyage, dans la chaleur et les scorpions, nous parvînmes devant une immense construction en forme de cône de sable bleu, avec un puits en son centre et accolé, un grand mausolée tourné vers l'est, construit en sable compact et orné de crânes sculptés. Nous franchîmes une large double porte pour pénétrer dans une salle aux colonnes ornées de bas-reliefs, où je fis appel aux bienfaits d'Haestan afin de nous constituer une belle réserve d'eau sanctifiée. De là partait un large puits avec des chaînes et des mécanismes (les nacelles devant être lus bas) et un escalier que nous descendîmes durant plusieurs minutes ('tain, y construisaient pas en petit ici !). L'escalier débouchait régulièrement sur des niveaux de salles et de couloirs déserts mais bien conservés, où nous pûmes récupérer quelques menus objets, gemmes et armes (normales, en métaux précieux ou magiques).

Pour finir, l'escalier débouchait sur une vaste salle, où se trouvaient aussi les nacelles gardées par deux hommes au regard mort, qui visiblement, avaient fait aussi leurs courses dans les étages supérieurs. Tout au fond, une large double porte sculptée de motifs chelous était flanquée de deux autres zigotos à l'air tout aussi frais. Tous semblaient en provenance de la tribu des bédouins. Un couloir sur le côté menait à une salle remplie de zombis mais de l'ancien temps ceux-là. Au vu du nombre élevé d'adversaires (et de leur immobilité certaine), nous décidâmes de la jouer slowplay et de les contourner discrétos (oui oui, je pouvais être à peu près discret quand les circonstances l'exigeaient). Notre manège s'avéra payant car quand nous voulûmes emprunter la double porte (y entrer, hein, pas partir avec!), seuls les deux zombis la gardant nous cherchèrent des noises. Bon, ça prit trois plombes passque c'était des salopes de zombis mais nous nous en sortîmes pas trop mal. Dans la salle derrière la porte, le veule nécromant nous lâcha ses derniers zombis sur le râble et fila en direction d'un drôle de trou dans le sol.

Bon, là, ça partit un peu en vrille. Marcello entoila le nécromant. Nous nous précipitâmes sur lui pour l'occire mais nous fûmes interceptés par ses deux zombis gardes du corps. Le combat s'engagea, violent et intense. Je gagnais le duel de volonté avec mon adversaire et le fit manquer ses attaques par la seule force de mon regard. Les zotres taillaient en pièces le second zombi tandis que le nécromant, toujours entoilé, tentait de récupérer l'arcane de la Faux au fond du trou. Malheureusement, il y parvint avant que nous triomphâmes de ses protecteurs et BOUM!! Ermelune commença à brailler. Les murs se mirent à trembler et à se fendiller. Une rumeur sourde nous parvint de la salle pleine de zombis. Nous revînmes ventre à terre dans la salle précédente pour voir surgirent une horde de morts-vivants vêtus "like a egyptian" et visiblement surboostés.

N'écoutant que notre courage, nous fonçâmes sur les nacelles que Marcello fit "démarrer" grâce à un tour de magie, au nez et à la barbe des deux zombis gardiens (pas le tems de lire le mode d'emploi). Mais dans l'action, Ermelune se fit backstaber à la faucille et nous dûmes nous le trainer tout le reste de la fuite (Gandalf au rabais oui!). L'édifice tremblait de partout pendant que la nacelle remontait à une vitesse folle des profondeurs du puits. Nous entendions le vacarme que faisaient la horde de zombis survitaminés qui remontaient l'escalier en petites foulées bras souples. Nous sortîmes du bâtiment à temps, alors que celui-ci volait en poussière, comme si le sable compacté qui le composait retrouvait son état naturel. Nous courûmes droit devant nous, dans une immense nuage de sable, environnés par les cris du troupeau de zombis qui nous cherchaient, trainant Ermelune qui râlait et bavait rouge. Quand tout à coup, surgissant comme du néant, un zombi ninja et ses deux coupe-choux me tomba sur le râble, bien décidé à m'occire et à toucher mon assurance-vie. L'échange de coups qui s'en suivit fut d'une violence extrême et nous laissa avec le sentiment que nous nous en étions bien tirés, mais qu'il fallait tracer là passque si les zombis ninjas nous tombaient dessus à plusieurs, on allait finir en sushi.

Heureusement, le nuage de sable nous cacha à leurs yeux et par la grâce d'Haestan, nous pûmes nous enfuir et tomber sur Kiefet qui nous ramena à l'oasis. Là, Ermelune fut soigner mais il était clair à l'expression sur le visage des docteurs Ross et Green, que ses blessures étaient particulièrement sérieuses et que son pronostic vital était toujours engagé. Malgré tout, durant la nuit, il demanda à nous voir. Tout faible, il partagea avec nous le peu d'informations qu'il avait pu glaner. Il avait reconnu le nécromant. Il s'agissait de Karoulkan (la maison ne garantit pas l'orthographe) qu'il avait rencontré il y a quelques années pendant ses études de magie (genre à Poudlard quoi). Sa femme étant morte, il va sûrement essayer de la ramener à la vie. Il allait falloir l'empêcher d'ouvrir une porte sur le monde des morts. Je sais, comme ça, ça semblait un peu confus, mais bon, il était plus tout frais et plus du tout étanche not' Ermelune. Pis, y se rendormit.

Sur le coup des 3h du mat', il se réveilla et nous fit mander. Il semblait aller vaguement mieux, quoi que toujours très faible. Il tripota Marcello et lui refourgua une partie de ses pouvoirs. Comme Marcello avait réussi à imposer une marque magique sur l'Arcane, il pouvait maintenant la sentir à des kilomètres de distance, soit en plein désert, en direction de l'autre côté des Marches du Sud, avec une immense armée de zombis ninjas égyptiens, genre tout ceux qui trainaient dans le mausolée. Comme son rituel à la con ne pouvait se faire que dans un lieu très particulier, et que dans la direction qu'il avait prise, il n'y avait rien de ce genre (à dire vrai, à part des kilozob de sable et de scorpions, y avait rien du tout), nous prîmes la décision de faire demi-tour et de rembarquer depuis Ojad. Nous laissâmes Ermelune entre les mains expertes des guérisseurs de la tribu, nous nous tapâmes une semaine de désert et débarquâmes de nouveau à Ojad (mais bronzés).

Là, une subite intuition me fit donner à Loukoum la plus grosse des gemmes de mon pactole, pour qu'il exerça sa divination à la con, qui lui filait des cauchemars et surtout, détruisait les gemmes utilisées. Ouin, 200 po de gemmes dans mon cul mais heureusement, on avait un vrai indice: le rituel aurait lieu dans les terres Nördgards. Bon, en attendant, le Coureur azuréen était reparti, il allait falloir se dégotter une barcasse potable avec un équipage doué. Bon, on avait été habitués à de belles performances avec l'autre machin des mers là, mais bon, un bateau normal avec surtout un vrai cuistot et de la vraie bouffe, ça nous irait. Moralité, ce con de capitaine du Coureur, y nous avait bien eu avec son histoire de pas aller sur l'ile au trésor, qu'on irait au retour, toussa ... mon cul!
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Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Empty
MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeMer 2 Jan - 15:34

Chapitre 5: l'affaire des colliers 4. Aux sombres zéros de la mer (si les Êtres étaient fait pour aller sur l'eau, ça se saurait!).

Suite à la divination hors de prix de l'autre sagouin, je fis la tournée des vaillants capitaines locaux, afin d'en chercher un particulièrement brave pour oser nous véhiculer jusqu'aux Royaumes Nördgards (si on les appelle le Peuple-Dragon, spas passqu'ils mangent du Kiri). Je fus particulièrement fair-play, et sur notre destination, et surtout sur le fait qu'y aurait un Poilu à bord, qu'était pas spécialement taillé pour naviguer, et que si le cuistot avait le malheur de faire de l'algue pour diner, y risquait de finir en apéricube (et pas goût saumon!). Bizarrement, les volontaires se pressaient pas trop au portillon jusqu'à ce que je tombai sur le Capitaine Berri (encore un bourge) qui accepta sous la seule condition qu'il voulait voir le Poilu avant (pas folle la guêpe). Je lui ramenais donc, en l'ayant sermonner en chemin (t'es poli, tu fais pas ta grosse voix, tu lui montres pas tes testiboules), et là, intervention divine d'Haestan le Surpuissant (un truc comme ça), voila mon Yeenoghu qui se la jouait gentleman dévoreur, genre je suis super sortable et je viole pas les Waras les soirs de cuite, oui oui tout à fait je suis pour un régime équilibré à bord mais surtout avec de la viande dedans, etc ... Du coup, le Berri en question se méfia que dalle et accepta avec le sourire (oh le con, s'il se doutait comment on allait lui ruiner son bateau ...).

Comme fallait attendre 3 jours avant le départ, on squattait la casbah à Loukoum en attendant, histoire de pas se ruiner en frais d'auberge (j'vous avais déjà dit que c'est des vrais escrocs dans le coin). Je décidai d'aller trouver un forgeron sympathique, qui accepterait que je lui empruntasse sa forge quelques menues heures, histoire de forger un canif digne de ce nom au Poilu (y m'faisait tout pitié avec son vieux coupe-chou en corne de Yorkmouth), et de pas trop perdre la main aussi (Oh Haestan, regardes comme je mets bien en pratique tes enseignements). Bon, ça avait pas l'air fait, passque les locaux, niveau technologie forgeronnesque, ça volait pas trop haut. Je finis par en trouver qui voulut bien que je lui squatte tous les jours pendant sa sieste (en échange de "menus" travaux, ah le chien galeux) et l'ouvrage prenait forme. Mais soudain, le lendemain matin, la nouvelle tomba comme un coup de tonnerre (ou un pet dans un string d'orque, comme vous voulez): On nous avait tiré nos Arcanes!

J'essayai de participer à l'enquête, mais bon, doué comme j'étais, j'ai vite laissé tomber pour continuer mes travaux manuels. Toute le journée, j'ai eu droit aux autres affreux venant me déranger dès que leurs recherches avançaient d'un iota (ou pas). Je vous fais la version résumé: y avait pas de traces d'effraction, ni empreintes au sol. Les lanières marquées magiquement par Marcello, qui retenaient les Arcanes, ont été tranchées à leur extrémité (la mauvaise) et du coup, Marcello peut pas les suivre avec ses trucs à lui (j'avais toujours pas compris exactement c'était quoi son truc, mais bon, comme ça relevait pas les morts, ni faisait venir les Démons, ça avait pas l'air trop pourri), ce en quoi c'était particulièrement malin de la part de l'e....é de sa r..e à sa m...n qui avait fait le coup. Bon, rapidement, nous nous rendîmes compte aussi que Boucles d'or avait disparu, et après une enquête de voisinage, nous apprîmes que y avait eu du merdier cette nuit dans les alentours (genre un gros oiseau qui était passé) et qu'Octavius était passé posé des questions du côté de l'Oasis Doré. Nous filâmes là-bas des fois que, et nous le retrouv ... à non, c'était pas lui (ou alors Boucles d'or s'était laissé poussé les muscles et les cicatrices durant la nuit).

En fait, le nouveau-venu, qui se nommait Altius, était à la recherche de son frère, Boucles d'or, pour le ramener à son ordre passque c'était rien qu'un gros sagouin qui volait des trucs aux honnêtes PJs (et aux Mages Rouges aussi), et qu'en fait, Octavius, il avait des visées pas très catholiques (ou haestiennes comme vous voulez) et qu'il fallait éviter de lui mettre de puissants artefacts entre les mains (oui, mais si on nous dit rien ...). Marcello partit faire ses trucs de chafouin et le Poilu resta papoter avec le nouveau (moi je retournai forgeouiller). Puis, tout ce petit monde vint semer le merdier juste devant ma forge: et que ça braillait, et que ça faisait un concours de chatouilles (entre Marcello et le Poilu; c'est un fou ce Marcello, un accro à l'adrénaline!). Quand Marcello invisible poussa trop son avantage et que le Poilu fin vénère, commença à balancer les vases de 100 kg à tout-va, je sortis pousser ma beuglante, que bordel, on pouvait plus travailler tranquille, que déjà que je devais me taper du matos de pouilleux, si en plus, on venait me pourrir ma concentration ... Finalement, Marcello finit son enquête et alla interviewer un conteur de rue et obtint l'info suivante: Octavius (dit la pute mauve) serait parti en direction d'un désert de pierres très très hostile gna gna gna civilisation très très ancienne gna gna gna grand danger.

Bon, moi je laissais ce p'tit monde s'occuper de l'expédition, le temps de finir le cadeau au Poilu. Un point d'héroïsme plus tard (Haestan, agir pour ta gloire coûte décidément bien cher), je lui fit un canif qui déchirait du poney. Du coup, il sauta partout et me fis ma fête (gargl!). Et nous voila reparti à travers le désert, qui en chameau (et le regrettant amèrement), qui à pied (et faisant la gueule aussi). Le Poilu nous refis sa petite comédie, à la Caliméro, genre c'était trop injuste, qu'il n'était qu'un pauvre et innocent Tyran, qu'aucun chameau ne voulait le porter, que le sable lui chauffait ses petits petons, que le soleil y piquait les yeux etc ... Je pris sur moi et continuai imperturbable, pensant avoir un échantillon du pire. Et ben nan, le Poilu a trouvé le moyen de se prendre la tête avec mon chameau, que pour finir, il l'assomma à moitié d'une tarte sur le coin du museau. Moi, bien sûr, j'me suis vautré comme une vieille merde. Je pensais être tranquille, et ben non, je me suis aussi fait bombarder de bouse. A un moment, y avait tout un troupeau de rats géants tout chelous qui nous regardaient fixement depuis le bord de la piste (c'en était presque flippant). Heureusement, notre air déterminé dut leur faire comprendre que nous n'étions pas inscrit à leur menu.

Le soir au bivouac, j'essayais de faire comme le guide de l'épisode précédent; ben cette yourte, elle était pas faite pour les Nains (heureusement, le Poilu, pour se rattraper de ses conneries de la journée, me fila un coup de patte). Nous pûmes prendre un repos bien mérité, épuisé par les péripéties de la journée, mais sans oublier les habituels tours de garde (et leur répartition fluctuante). J'ai du manquer de vigilance pendant le mien passque l'instant d'avant, Marcello dormait comme un loir, et l'instant d'après, pareil mais avec un scorpion gros comme un bébé lui escaladant l'épaule. Je tentais une attaque concertée avec lui pour nous débarrasser de la saloperie, renonçait à l'utilisation de l'arbalète lourde, et finalement, à coups de masse et de couverture, après un p'tit passage à la Benny Hill, nous finîmes par le ratatiner. Crotte, j'avais pourri la couverture à Marcello avec du jus de boyaux de scorpion, du coup, y me chourra la mienne. M'en fous, je dormirais quand même dans la sienne (même pas peur, même pas mal).

Le lendemain, j'avais pas mal dormi mais j'avais la moitié de la face qui me piquait un peu. Les autres se foutèrent un peu de ma gueule (mais pas trop passque c'était moi le healer). Nous repliâmes nos affaires et en avant mauvaise troupe. Le Poilu nous fit un peu le même cinéma la moitié de la journée. C'est à ce moment-là que nous vîmes les premiers signes de la tempête de sable. Nous hâtâmes le pas, histoire d'espérer nous réfugier dans les bouts de relief que nous apercevions au loin. Puis, au loin, une énorme lueur rouge apparut. D'épais nuages noirs tout dégueux se rassemblèrent et il commença à pleuvoir de la cendre. Quand tout à coup, comme une envie de chier, paf, le Poilu allongea une craouette phénoménale à mon chameau, le tuant net. Moi, je me revautrai (toujours comme une merde). Là, je le foudroyai du regard, et, sans un mot, je retirai mes affaires, selle comprise, du dos de ma monture trop tôt rappelée à Haestan (loué soit Son nom) et lui tendit. Y devait se sentir salement coupable passque qu'il se laissa harnacher sans rien dire et me servit de cavale tout le reste de l'aventure. Nous continuâmes à progresser au petit trop, à moitié aveuglé par la cendre, la lueur rouge éclairant la scène nous pourrissant notre sens des perspectives. C'est sans doute pour ça que le Poilu trébucha lourdement, droit sur une vile fissure planqué sous nos pieds et nous ne dûmes notre survie qu'à ses réflexes animaux (et qu'il craqua son dernier point d'héroïsme, mouhaha).

Après quelques heures de progression, nous arrivâmes sur les hauteurs d'une vaste cuvette remplie de lave, avec dans le fond, accompagné de 4 Diables modèle pas fin, notre Octavius en train de réveiller un bestiau de 30m de haut, assis tout tordu, le cul dans la lave. La situation nous semblait critique et nous tentâmes une approche furtive, mais nous nous fîmes capter tels des pouilleux au bout de 20m. 3 des 4 Diables se ruèrent sur nous pendant que Marcello, comme à son habitude, s'éclipsait tel le touriste. La mort dans l'âme, nous fîmes nos préparatifs (sorts, bénédictions, insultes, suppliques éperdues à Haestan) pour recevoir la tonne de Diables surboostés qui nous arrivait sur le museau, agitant des hachoirs plus grands que moi. Le combat fut dantesque et je crus mourir trop de fois pour que je les comptasse sur mes doigts. Heureusement, Altius était un solide combattant et nos adversaires semblaient étrangement désavantagés par le fait de tabasser des plus petits qu'eux (sauf le Poilu quoi; ça, qu'est qu'ils lui mirent. C'est ptet pour ça qu'il disparu la moitié du combat tiens, pour pouvoir le finir en un seul morceau à peu près étanche). Grâce à notre courage, notre volonté farouche et indomptée, notre valeur martiale (et notre chatte aux dés), nous finîmes par triompher de nos affreux adversaires d'outre-plan (mais de justesse, hein, genre le Poilu et moi, on marchait plus droit, et Altius, plus du tout).

Pendant ce temps-là, Marcello avait foncé tel le furtif pour aller poignarder allègrement ce 'culé d'Octavius (dit le Bâtard de Venancie) mais se fit repérer malgré tout par le dernier Diable (qui heureusement pour M, était bâti sur un modèle un peu plus subtil que ceux qu'on venait de prendre sur le coin du groin). S'en suivit alors une étrange chorégraphie, avec Octavius tentant de maintenir sa concentration, son dernier Diable lançant ses plus viles attaques sur Marcello, qui lui, sautillait gracieusement dans tous les sens, en poussant des cris d'orfraie (sûrement une tactique pour déstabiliser l'ennemi) et en filant de vicieux coups de dague dans les côtes à l'autre salope à perruque. Sauf que Marcello qui file des coups de dague, à part quelques-uns un peu plus appuyés que les autres, ça faisait plutôt penser à des chatouilles, et qu'il avait beau esquiver comme un dieu du Dodge-Ball, on sentait bien que bâti comme il était, la première baffe qui touchait allait l'étaler sur 3 mètres carrés. Vaelon devait être avec lui ce jour là passqu'après deux bonnes minutes de cette étrange valse à trois (à chaque fois que Marcello touchait, le gros truc braillait comme un putois et crachait des gerbes de flammes sur tous les environs, qu'on s'en prenait même sur le coin du groin), ce fut Octavius qui, lardé de coups, fini par abdiquer en premier et s'effondrer en crachant son dernier souffle (et 3 pintes de sang pour faire bonne mesure). Le gros truc se leva dans un sursaut, lui mis la papatte dessus et le bouffa cash. Le Diable, très poliment, pris sur lui d'en rester là et de retourner dans son plan d'origine, se faire griller des Chamallows. Marcello put se poser sur un caillou, la goutte au front, le temps qu'on finisse par arriver et que chacun puisse récupérer son Arcane.

Là; la tête d'Ermelune nous apparût dans les airs pour nous transmettre un message (que je me rappelle plus passque j'étais trop occupé à être content de voir qu'il allait mieux, Papy). Nous allâmes retrouver nos montures, sauf que les gerbes de feu les avaient fait s'enfuir, qu'on les retrouvait pas et qu'on a du repartir que avec mes affaires. Le voyage de retour fut terrible: entre la tempête de sable qui nous tomba dessus, nous obligeant à nous enterrer une journée entière, et le fait qu'il ne restait plus que mes provisions pour nous 5 (oui, le Poilu compte pour 2, et encore, je me trouve gentil!). Heureusement, les quelques menus miracles qu'Haestan daigna m'accorder, me permirent de faire apparaître boisson et nourriture en quantité suffisante pour que nous survivions. Tout le monde tirait la langue (sauf moi, mais je suis un Nain alors c'est normal) mais Marcello semblait souffrir énormément, marchant tout tordu et surtout, ce qui faisait le plus peur, à en dresser les cheveux/poils sur la tête des plus aguerris, en silence!! Jai cru qu'il allait y rester (même que j'ai du y faire un festin divin rien que pour lui pour pas qu'il nous claque dans les pattes.

Heureusement, un matin, nous finîmes par arriver face à la mer (a-hin a-hin je rêve de mûrir) et après un tour d'horizon pour bien se rendre compte qu'il n'y avait aucun signe de civilisation visible, nous partîmes vers l'est. Bon, bien sûr, on avait fait le mauvais choix et on a crapahuté toute la journée sous un soleil de plomb pour arriver à un village de trois cahutes avec des autochtones qui nous regardaient tout bizarre. Après quelques difficultés de communication que nous finîmes par dissiper, ils nous accordèrent le gîte et le couvert (contre des sous, hein, pas gratos; ça restait des sagouins de locaux!) et ils acceptèrent de nous emmener en pirogue à Ojad. Bon, en fait, c'était un peu foireux come plan: on allait à deux à l'heure, y en profitaient pour pêcher toussa, on serait arriver plus vite à pied. Mais bon, Marcello aurait pas tenu, je pense. Et nous arrivâmes enfin à la civilisation (enfin la civilisation, Ojad quoi).

Là, nous apprîmes que le bateau avait été retardé pour de sombres raisons et que, du coup, il partait le lendemain (chic alors). Nous prîmes nos quartiers à bord (et le Poilu dans la cale). Le premier soir, le capitaine nous invite dans sa cabine et nous offre un super repas avec plein de trucs à boire (bon, vu notre descente, je pense pas qu'il reproduise l'expérience). Dès le lendemain, nous prîmes nos marques: moi en cuisine, Marcello avec l'équipage à faire mumuse avec les cordages et les dépouiller le soir aux dés, Altius à faire le beau avec son coupe-chou sur le pont, et le Poilu à se lamenter dans sa cale. Il s'ennuyait tellement, que la nuit, comme je lui manquais grave, il vint m'embarquer sur le mon lit pour me descendre sur sa paillasse (erk, j'allais encore lui servir de doudou). Sauf que comme il était un peu polyo, il trouva le moyen de mal négocier un passage de porte et de m'exploser la tronche dans le chambranle. Du coup, de peur, il me lâcha comme une merde sur le pont en bois (Vlan!) et s'enfuit en courant. Je me réveillais aussitôt, bien bosselé, et Marcello, qui avait tout vu, me dit que j'étais somnambule (ah la crevure).

Le voyage se passa plutôt pas trop mal, chacun vacant à ses occupations, à l'exception d'un étrange incident: à un moment, une énorme créature taurine sortit de la cale, l'air pas content. Altius se prépara à la recevoir à l'espadon mais Marcello, rusé comme un gredin, coupa un cordage, qui lui expédia une vergue en plein dans le museau et plouf! En fait, c'était pas un minotaure, mais le Poilu. Après quelques jours de réflexion, nous arrivâmes à la conclusion que pitetre c'était les Arcanes qui nous jouaient des tours (mais bon, la question restait à trancher définitivement). Et puis, arriva la série de grosses tuiles qui commença par une tempête salement maousse qui nous secoua dans tous les sens, transformant le bateau en otarie bourrée et le Poilu en boule de flipper. Nous finîmes par sortir de la tempête, blessés, le bateau ravagé et sans mat, pour nous faire aborder par une galère à l'apparence peu sympathique, battant le pavillon du Royaume de Belen (un homme masqué fistant un pouilleux enchaîné). L'idée de nous défendre jusqu'à la mort nous traversa l'esprit, mais au pire, ils avaient juste à nous laisser crever au milieu de la mer, sans mat, sans rames et sans vivres. Du coup, nous ne fîmes pas d'esclandre et nous nous fîmes dépouiller et passer les fers sans rouspéter plus que ça. Ils sortirent de la cale le Poilu tout cabossé et inconscient. Le capitaine esclavagiste assista en personne à la récupération de mes effets personnels, et nous ne dûmes qu'à ma volonté de fer et ma maîtrise de moi hors du commun, que je ne lui péta pas sa tête à ce babouin dégénéré, mangeur de caca qui osait foutre ses sales pattes pleines de doigts sur mes précieux sous, mon sang, ma sève vitale, mon ... arg!!! ... c'était trop dur. Mon cœur se rompait sous l'affront et mon âme se convulsait devant une telle abjection. Mes sous !! Acquis au péril de ma vie dans une nécropole pleine de sales zombis hyper dangereux! Que j'avais essuyé moi-même la morve de mort-vivant qui le maculait, l'avait frotté amoureusement pour lui faire retrouver son bel éclat, lui parlait tendrement .... Bon, ok, je fais pas d'esclandre (mais ça se payera!!).
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MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeVen 4 Jan - 14:52

Chapitre 6: l'affaire des colliers 5. Belen Blues (c'est quoi ce pays de sauvages !?).

Nous avions été capturés au moment où nous étions le plus vulnérables, meurtris, affamés, transis, grelottant dans not' bateau tout cassé, et les vautours esclavagistes s'étaient abattus sur nous, comme la vermine sur le bas-clergé. On nous avait enlevé, enchaîné, dépouillé (surtout!) alors qu'autour de nous, des rangées de masques féroces et sans âme ricanaient comme des crânes déments ... Oula, fallait que je reprenne du repos, moi, je recommençais à divaguer. Mais, on m'ôterait pas de l'idée que s'ils portaient un masque, ces 'culés d'esclavagistes étaient pas très fiers de leur métier de mange-caca. C'était le capitaine en personne, un grand gaillard que je devinais ricanant sous son masque (putain, tu m'étonnes, 1k1 po !), assisté de Baboulia, son second basané et gigantesque, qui assista à notre dépouillage en règles et à notre mise sous fers.

On nous enchaîna à des rames super lourdes et, hop, on pagaye. C'était Baboulia qui se collait au tambour, histoire de nous sortir un p'tit rythme d'enfer (pour nous décrasser qu'y disait). Bon, j'en chiais un peu mais j'avais Altius sur la même pagaie, et comme il est grand et fort, ça s'était pas trop mal passé. Par contre, Marcello, épais comme un cintre, coincé entre un vieux tout sec et un jeune gars déjà plus costaud, j'ai cru qu'il allait crever sur place. Passque, bon, le "p'tit décrassage" de Baboulia dura plutôt une bonne heure facile, et que y avait pas que Marcello qui faillit y rester. Les gardes-chiourmes passaient nous motiver à coups de fouet (tu parles d'une méthode, me plaindrais au syndicat). Heureusement pour Marcello, le vieux tout sec à côté de lui finit par caner et on y mit à la place un grand Nordique bien baraque. Et pour finir, après une après-midi d'enfer, on nous fila un brouet tout pourri et tout clairet, qu'était si immonde que s'ils avaient pissé dedans, ça l'aurait amélioré.

A la nuit tombé, on nous amena à la cale pendant que l'équipe suivante prenait notre place toute chaude. On nous attacha par une grande chaîne à des fixations au mur (tu parles d'une installation toute pourrie, tu me files un pov' bout de fer et je te la démonte entièrement). Là, nous étions entassés les uns sur les autres, au milieu des gémissements des blessés et les râles des mourants, baigné par les effluves de sanie et de pus (et les odeurs de pieds, surtout ne pas oublier les odeurs de pieds), mais dans un silence oppressant. Bon, vous nous connaissez: nous, on tenait pas en place; Marcello s'est détaché une bonne demi-douzaine de fois pour venir papoter avec nous (y a pas à dire, il est souple ce Marcello), sous les regards courroucés (comme dans l'Aziza) des autres pensionnaires. On savait pas trop s'ils étaient outrés de le voir se promener comme chez lui, ou si c'était le fait qu'on papotait comme à la taverne qui les révulsait.

Bon, en fait, on eu rapidement confirmation qu'il fallait la boucler pendant les périodes de repos (à la réflexion, je crois qu'il fallait la boucler tout court) quand Baboulia the giant goret himself passa nous brailler de la boucler. Malheureusement, c'est le moment que choisi l'immonde brouet (voir deux paragraphes plus haut) pour se rappeler à moi, bon souvenir en m'arrachant une légère éructation (qui dans la cale toute tranquille résonna comme un pet contre une toile de tente). Baboulia commença à hurler, cherchant le coupable (toussa pour un pov' rot de rien du tout ...), moi je me la jouais discrétos (genre c'est pas moi) et j'me disais que ça allait passer quand Altius décida de se dénoncer à ma place (oh le con).

Aaah, en fait, c'était une ruse. Baboulia et quelques hommes de main le sortirent par la peau des roustons, le trainèrent de la même manière (ouille) dans une pièce voisine pour le fouetter goûlument (ouais je sais, ça se dit pas trop, mais face à leur propension malsaine à cette pratique habituellement réservée à l'intimité et aux orientations sexuelles déviantes, j'ai rien trouvé d'autre). Sauf que c'était aussi là que se trouvait le Poilu, tout inconscient et couvert de chaînes; et Altius garda bien en tête le chemin d'accès (pour une expédition ultérieure). Bon, son plan partit un peu en couilles quand il voulut en rajouter un peu en bravades (histoire de faire crédible) et que du coup, il se fît à moitié battre à mort avant de se faire ramener inconscient dans la cale (mais, il avait été terriblement crédible).

Peu après, le Poilu se fit réveiller par un charmant comité d'accueil, à savoir la capitaine, Baboulia et quelques gardes. Le capitaine entama son p'tit numéro de dressage, alternant ordres et série de coups de fouet dans la gueule. Et là, une déception terrible s'empara de moi: connaissant le Poilu (lui qui catchait avec les pieuvres géantes, one-shotait les chameaux et violentait les Waras), je le voyais déjà briser ses chaînes par paquets de douze et les faire bouffer rectalement à tous les gardes, ce genre de joyeusetés quoi. Et ben nan, y remua vaguement en grinçant des dents et en faisant les gros yeux, s'en prit plein la tronche, remua encore un peu en crachant du sang par les oreilles (ouais je sais, c'est super fort, faut des années de pratique) et finit par s'écrouler dans son propre caca. Bref, notre équipée commençait bien et on avait pas des têtes de gagnants.

Mais c'était sans compter avec ma volonté inflexible, ma soif de liberté, mon indépendance chevillée au corps (et mon énorme envie de récupérer mes souuuuuus). Je nous accordais quelques heures de repos, histoire de gagner un peu en fraicheur (Nartaaa) et je mis au point mon plan d'évasion: grâce aux divins dons d'Haestan, je transformais la vilaine chaîne qui nous retenait en une belle masse d'armes et un joli espadon (bon ok, c'était pas du grand art, mais j'opérais à mains nues moi). Là, y a eu un truc presque drôle: alors qu'il s'était détaché à longueur de nuit pour venir papoter avec nous (sous lesdits regards courroucés), Marcello faillit rester coincé ce coup-là. Altius invoque ses puissants pouvoirs de Mage Rouge pour faire fondre les chaînes du Nordique (me suis dit que costaud comme il était, il pouvait toujours servir), enfin puissant, il s'y repris à deux fois pour y arriver, et de justesse (Haestan>Mages Rouges). Et c'était parti pour une cavale digne des plus grands romans d'espionnage (ou des pires moments de Benny Hill, à votre convenance).

On voulut ouvrir la porte discrètement, pas moyen. Altius voulut pas la dissoudre, du coup, on l'enfonça pas trop discrètement. Dans le couloir, on croisa un garde plutôt récalcitrant. Le combat qui aurait du durer 2 secondes prit trois minutes montre en main et alerta la moitié du navire. Je traçais vers la cale du Poilu, laissant les autres gérer le flot constant d'ennemis (et surtout l'arrivée de Baboulia), pour le libérer au plus vite, histoire qu'on ai une force de frappe plus conséquente. Malgré un outil improvisé, je mis 3 plombes à le débarrasser de ses chaînes (faut dire qu'il m'aidait pas trop, l'animal), et ce fut pour récupérer un Poilu tout cassé, plus étanche du coup, et qui au lieu de manifester la puissance et la rage qu'on lui connaissait (moi je pensais qu'il allait retourner le bateau d'une force, pour se venger du traitement qu'on lui avait fait subir), je réfugia dans mes jambes en couinant comme un chiot apeuré (y a pas à dire, le capitaine était fort en dressage). Pendant ce temps-là dans le couloir, la situation dégénérait doucettement. Baboulia platit Altius et trucida le Nordique, mais se fit achever par Marcello qui, ensuite, après avoir entoilé un des accès pour ralentir le désastre, disparut (selon la technique ancestrale du touriste).

A peine arrivé dans le couloir, le Poilu se jeta immédiatement sur Baboulia et commença à le dépecer. Je lui fis remarquer, tout en implorant les bienfaits d'Haestan sur le corps endolori d'Altius, que c'était pas le moment de la pause casse-croute, et qu'il fallait rendre son bras au môssieu. Puis, voyant que la situation partait irrémédiablement en couilles, je tentais un dernier gambit: j'envoyais le Poilu sur le pont, pour focaliser l'attention sur lui et essayer de tenir les gardes en respect, le temps que je libère tous les prisonniers, qui, au nombre de 3 pour 1 garde, arriveraient bien à prendre le contrôle du navire. Ben en fait, pas du tout; et je dirais même "bien au contraire". A peine avais-je mis ce plan en branle que ce fut la Bérézina.

Tout commença pourtant pas trop mal. Le Poilu sortit sur le pont, dominant tous les gardes de la tête et des nichons, les yeux comme fous et mâchonnant le bras de Baboulia. Et là, je sais pas pourquoi, les gardes devaient être myopes, leur capitaine leur faisait vachement plus peur, y zont confondu le Poilu avec Winnie l'ourson, ils n'eurent pas un instant d'hésitation avant de l'encercler et de la tabasser à tour de bras. La partie 1 du plan venait de tomber à l'eau en moins d'une minute. Pendant ce temps, je m'échinais dans la cale à libérer les prisonniers (dont la plupart avait pas l'air très chaud pour être libéré), exhortant les libres de défendre la porte au péril de leur vie à l'aide d'hymnes à Haestan, de chants patriotiques nains (l'inter-na-tional-aleu) et de chansons paillardes. Et ben quand les premiers gardes arrivèrent (salement en avance sur mon planning), tous les libérés se rendirent (j'avais peut-être pas trouver le bon cocktail de chansons). Les gardes se jetèrent sur moi, je me battis comme un diable mais finit par succomber sous le nombre (y a un salaud qui m'a fait un clé de barbe). Tout semblait devoir s'achever là et l'avenir semblait tout d'un coup bien sombre.

Mais c'est sans compter avec Marcello et ses techniques ancestrales (et improbables) de touriste. Surgissant sur le pont comme du néant, dans un même mouvement, il expédia une poigne de puissance dans les côtes d'un marin, le jetant au sol, et immobilisa le capitaine d'une lame sous la gorge. S'ensuivit alors une négociation complètement invraisemblable, à base de "si vous faites le con, je tire une balle dans la tête à la main", et les gardes de la cale baissèrent suffisamment leur garde pour me permettre de faire appel à un nouveau miracle d'Haestan. De puissantes ondes de paix irradièrent de moi et je me défis, patiemment mais fermement, des poignes qui m'immobilisaient, pour aller achever ma tâche de libération des esclaves. Bien sûr, il y eu bien un garde ou deux pour échapper temporairement à la puissance d'Haestan et venir me coller un coup de casse-tête sur le coin du museau. Mais ma petite taille et mon don indéniable pour éviter les coups (spas les gros Diables d'Octavius qui diront le contraire) me permirent de passer au travers de ces embarras et je finis de libérer tous ces sales bons-à-rien qui, sûrement galvanisés par le miracle indubitable qu'ils avaient sous les yeux, finirent par récupérer leurs couilles (elles avaient pas du tomber bien loin) et leur envie de survie, et tombèrent à bras raccourcis sur les 4 pov' gardes et leur pétèrent copieusement la gueule.

S'en suivit une négociation houleuse entre les esclaves ivres de liberté et avides de vengeance, prêts à passer l'équipage à la moulinette et le capitaine à la pendaison par les bourses, le capitaine acceptant la défaite mais souhaitant négocier dru sa "reddition" et la conservation de son navire, Marcello toujours dans son rôle de maitre-touriste et grand négociateur, et moi, quand même salement échaudé par le traitement qu'on avait reçu toussa tossa (pis vous me connaissez, je suis pas un mauvais bougre, je suis pas plus rancunier qu'un autre, mais bon ...). Pour finir, un accord eu lieu: l'équipage allait ramer, le capitaine était consigné dans sa cabine, on récupérait toutes nos affaires et on se faisait déposer sur la terre ferme, à une journée de là, et l'équipage se tirait et priait pour plus jamais nous retomber dans les pattes. Bon, durant ce court trajet, on eu encore quelques bonnes blagues: Altius et le Poilu sortant de leur coma, tentant d'occire le médecin de bord venu leur prodiguer quelques soins (désolé, mais je les ai habitué à du lourd avec les bénédictions d'Haestan) puis souhaitant abattre leur vengeance sur tout l'équipage. Mais, tout était bien qui finissait bien, on finit par débarquer dans un pitit patelin sur la côte où on prit quelques chambres dans l'auberge locale (qui acceptait les Tyrans), histoire de prendre quelque repos bien mérité après toutes ces émotions.

Un représentant de l'autorité locale passa nous demander nos papiers et nous fîmes les démarches (et les dépenses ! je vous rappelle qu'il n'y a plus que moi qui ai des sous dans cette troupe) nécessaires pour nous régulariser. Il nous conseilla aussi de nous faire fabriquer des masques, même de piètre facture, passque "pas de masque" égal "esclave". Nous suivîmes ses conseils à la lettre et après quelque repos, nos prîmes le chemin d'Andamyon en diligence. Là-bas, nous prîmes chambre dans un établissement proche du port, et pendant que je faisais les recherches pour nous trouver un navire pour les Royaumes Nördgards, les autres avaient quartier libre (je laissais néanmoins le Poilu sous la surveillance d'Altius). Mes recherches furent un peu laborieuses, je maîtrisais pas la langue, mon masque était tout pourri, bref, les capitaines locaux étaient pas très chauds pour aller jusque là-haut (a bah bravo, ça, pour faire chier d'innocents PJs, y a du monde, mais pour se risquer dans les eaux nordiques, y a plus personne!). Pendant ce temps-là, Altius et le Poilu étaient passé au marché des esclaves et le Poilu avait repéré une p'tite Shaokah plutôt mignonne (d'après lui) mais qui coûtait 120 po, soit au-delà de son budget. Il revint tout triste, mais je pris les choses en main, lui vendit ses colliers en or qu'il avait ramené de la nécropole, lui en tirait 140 po, et le renvoyait dès le lendemain avec Altius faire ses achats (je me doutais bien de ce qu'il voulait en faire de cette pauvrette, amis bon, à part ça, elle aurait pas la vie malheureuse avec nous, surtout si elle arrivait à faire tourner l'autre grand sot en bourrique, pis c'est souple à cet âge, pis si ça nous permet d'avoir la paix quelques semaines/mois ...).

Je finis par trouver un navire de ligne qui part le lendemain pour les Royaumes, à des pris honteux mais bon, je préférais mettre les voiles le plus rapidement possible de ce pays de sauvages. De leur côté, Altius et le Poilu retournèrent au marché pour faire leurs emplettes. Mais Altius, que cette vente défrisait, mais qu'il avait préféré ne pas le dire, proposa au Poilu de chercher mieux, qu'il pourrait sûrement trouver mieux qu'une petite Shaokah toute menue. Et voila nos deux loupiots, en virée à travers la ville, passant de marché aux esclaves en marché aux esclaves, pour finir, en fin de journée, par arriver dans des salles de vente en arrière-cours, voire des bouibouis complètement illégaux. Et ce fut là que, malheureusement, ils trouvèrent une Ombre (la version naine de notre Poilu) mise en vente pour un rein gauche + un œil. Comme ils avaient pas les sous, ils commencèrent à négocier (traduire "à se faire tirer les vers du nez") et, sans avoir pu baisser le prix (1k2 po!!) d'un iota, ils avaient tout déballer à mon sujet, comme quoi c'était moi qui tenait les cordons de la bourse, que j'étais riche, que je vivais dans telle auberge.

Moi, je venais à peine de rentrer de ma virée journalière au port, qu'on toquait à ma porte, et qu'un olibrius entrait, accompagné de 6 hommes en armes. Je pris sur moi pour ne pas péter un esclandre et acceptais de causer avec eux. Là, en quelques minutes, j'appris l'ampleur de la catastrophe. Et, j'avais beau lui expliquer qu'on avait pas les sous, que le Poilu avait vu trop gros et qu'on allait se contenter de la p'tite Shaokah, l'autre voulait pas me croire. Il me fit comprendre que c'était soit on achetait l'Ombre (à 1k2!!) ou soit on lui vendait le Poilu (il me proposait jusqu'à 2k + la construction d'un temple à Haestan). Il présentait plutôt bien ses arguments (putain 2k po !!) mais je refusais de vendre mon compagnon de route (même si quelques fois, j'ai un peu l'envie de l'occire à la petite cuillère).L'autre commençait à être franchement lourd, voire à pratiquer le sous-entendu menaçant. Là, on se prit un peu la tête quand je lui fis remarquer que j'aimais pas trop que des gens fassent irruption dans MA chambre, lourdement armés et qu'ils me menacent par dessus le marché. Heureusement le ton finit par redescendre (je pense que j'aurais finis par lui écraser la tête, juste avant de tomber sur son cadavre, percé par ses 6 gardes). Et j'attendis de pied ferme le retour des affreux pour leur passer le savon du siècle. La discussion tourna rapidement en rond: Altius refusait en bloc sa responsabilité écrasante dans cette affaire, le Poilu refusait tout argument tellement il était obnubilé par sa" future possession" et j'avais beau expliquer qu'on avait pas les sous, personne n'écoutait.

Marcello revint sur ses entrefaits, chacun y alla de sa version, on fit de nouveau un brainstorming, le problème restait toujours le même (et je passais pour un affreux grippe-sou, ce qui commençait à m'énerver grave). Moi, je préconisais la solution de se casser le lendemain matin sur le bateau, et de ne plus jamais remettre les pieds dans ce pays (ce que je comptais bien faire) mais Marcello, plus porté dans ce genre d'entreprise, me proposa de passer se renseigner sur ces mystérieux interlocuteurs (et puis Altius et lui n'étaient pas contre de refourguer le Poilu passque bon, 2k po quand même!!). Il revint quelques temps plus tard, porteur de bien mauvaises nouvelles: on avait pas trop le choix, ces gens faisaient partie d'un groupement occulte de personnes très influentes et très bien renseignées, et qu'on avait aucunes chances de pouvoir prendre le bateau demain. Tout ce qu'il nous restait, c'était de négocier le prix (pour qu'il soit plus en accord avec "nos" finances) ou de vendre le Poilu ('tain, sont lourds les deux!).

Finalement, en allant vendre toutes nos possessions qui n'étaient pas de première nécessité, je finis par réunir la somme totale de 1 100 po. Marcello partit faire une négociation (lui passque moi, ça risquait de finir à la masse d'armes +1) pour 1 000. Heureusement, sa patience et sa roublardise réussirent et nous pûmes donc nous embarquer le lendemain pour les Royaumes Nordiques. Sauf que comme on était salement moins riches, le régime de croisière de certains subirent quelques changements. Altius paya sa traversée avec ses sous (mais comme il lui en reste presque plus, ça va encore être pour ma pomme la suite), le Poilu est bon à rien sauf à être passager, j'allais pas abuser avec Althéa (c'était le nom de l'Ombre), du coup, c'est Marcello et moi qui dûmes faire le voyage comme grouillot pour économiser, moi en cuisine, lui sur le pont et au service. Le voyage fut un enfer pour certaines et une douce croisière amoureuse pour d'autres (love boat ...).

Ne souhaitant pas revenir sur les différentes péripéties de ce voyage particulièrement éprouvant pour moi, je me contenterai d'évoquer les principales. Tout d'abord, j'adorais la tête que fis Althéa quand je lui dit qu'elle était libre, qu'elle pouvait même se casser si elle le voulait (ouais même si elle m'avait coûté 1k po) et que, surtout, fallait qu'elle arrête de m'appeler "Maître". Elle eu du mal au début, mais à force de se la couler douce et de nous voir trimer à son service, ça finit par rentrer. Marcello eut toutes les peines du monde, au début, pour assurer son service, passque qu'une espèce de vieille sorcière immonde l'avait pris en grippe. Heureusement, lors du concours de harponnage de requins géants mutants très très féroces, elle lui sauva la vie et, après qu'il soit passé dans son lit pour la bonne cause, le voyage se passa beaucoup mieux pour lui. Et pour finir, Altius (dit Judas) qui passa la moitié de son voyage enfermé dans sa chambre, fut obligé d'en sortit régulièrement passque le Diable qu'il venait d'invoquer, était un pétomane impénitent (et je peux vous dire que un pet des Enfers, ça vous défrise les poils du nez et d'ailleurs).

Après des jours de voyage (et avoir finalement laissé Althéa à Salanda), nous arrivâmes enfin sur les rivages enneigés des Royaumes Nördgards, devant la ville de Növsgöröd. Et là, un spectacle étrange nous attendait. En fait, il s'agissait d'un comptoir de l'Empire du Couchant, bâti dans leur solide tradition millénaire, mais que les locaux venaient pourrir chaque nuit. D'où l'aspect pas fini du tout. Après une rapide enquête, nous apprîmes qu'un mec tout chelou, répondant à la description de notre fameux nécromant, était passé il y a quelques jours, et qu'il avait foncé droit vers l'intérieur des terres. Là, on nous fit comprendre que si on veut s'enfoncer dans l'arrière-pays, on allait devoir se démerder par nos propres moyens. En effet, l'influence de l'Empire s'arrêtait vite et les locaux n'étaient pas vraiment commodes, refusant même de causer une autre langue que la leur. L'ampleur de la tâche qui nous attendait s'annonçait de plus en plus grande, mais, étrangement, je me sentais serein. Peut-être était-ce dû à ce climat un peu austère et enneigé qui me rappelait mes contrées d'enfance (y a pas à dire, c'est salement plus agréable que leurs pays à con du sud, plein de soleil et de sable, et sans bière!).

Marcello, avec sa faconde habituelle, partit en quête d'un guide pour nous escorter dans notre périple. Il revint avec un drôle de vieux, mais salement bien conservé, qui baragouinait dans leur argot local, qui nous déblatéra une sérieuse de phrases incompréhensibles, que Marcello fit celui qui avait tout compris. Et ben, ça commençait bien ...
Moi, je fus envoyé chercher nourriture, équipement et fourrures (ben oui, y a plus que moi qui aie des sous et qui payent pour tout le monde!). Je me fis brancher par deux couillons qui me regardèrent de haut en se foutant de ma gueule. Je leur fis comprendre que j'étais prêtre du Tout-puissant Haestan, maître du feu, et qu'il fallait pas trop me causer gras ... pis je me cassais, passqu'ici, c'est plutôt Maëlnith, et qu'ils avaient été moyennement impressionnés par ma démonstration (mais un peu quand même). Et le lendemain, le "guide" nous attendait à la sortie de la ville avec des bestiaux étranges et bondissants (je pensais pas qu'il existait des montures qui filent plus la gerbe que le chameau, et ben si!). Je sentais bien que ce voyage allait encore être long ...
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MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeJeu 24 Jan - 15:32

Chapitre 7: l'affaire des colliers 6. Yé-yé et l'avalanche magique (les super-héros sont parmi nous, incognito).

Le voyage se passait plutôt bien: on avait quitté la "Civilisation" (nan désolé, j'peux pas appeler leurs patelins tous pourris la Civilisation") depuis plusieurs jours, le guide semblait compétent, nos montures toutes chelous filaient pas la gerbe tant que ça, le Poilu avait encore mangé personne ... Mais hélas, après ces quelques jours de voyage détendu, le Destin, tantôt taquin et rieur, tantôt hargneux et putassier, nous tomba à bras raccourcis sur le coin du museau. Tout commença alors que je préparais la popote du midi, le nez dans la gamelle. Le Poilu vint en douce me demander "Clebs ça veux dire chien?". Bon j'avoue, sur le coup, je ne fis pas trop gaffe. Je lui répondis machinalement "oui-oui". J'avais baissé ma garde. J'eus beau me ressaisir immédiatement après, c'était trop tard, le mal était fait. Le Poilu se jeta tout vénère sur Altius, qu'il commença à tataner sévère contre un arbre et ... ben la suite, je sais pas trop passque c'est à ce moment-là que l'avalanche démarra, nous emportant Marcello et moi, un kilomètre plus bas (hihi, la tête qu'il faisait Marcello, figé avec sa cuillère à la main, avant que le mur de blanc ne lui tomba sur le groin).

Bon, heureusement, la descente se passa plutôt pas mal et nous arrivâmes en bas en un seul morceau. Mais, il nous fallut nous rendre compte: nous étions seuls, sans nourriture et sans équipement, séparés des autres par des centaines de mètres de neige et de caillasse. Heureusement, un des rares commentaires du guide (il était pas prolixe) me revint en tête: y avait un village quelque part par là (tend une main dans une direction un peu approximative). Nous nous mîmes donc en route, malgré le froid. Bon, c'était sûr: on avançait depuis, quoi, pff pas une demi-heure, que Marcello commençait déjà à se plaindre. Le voyage s'annonçait bien avec l'autre qui avançait à deux à l'heure, les bras croisés comme un gosse qui fait son caprice et à pleurnicher tout haut ... Manquait plus que les loups et le tableau était complet.

Ben, à propos de loups, vous devinerez jamais? Marcello se bouffa un piège à loups et s'écroula en couinant. Bon, il avait eu de la chance: le piège était tout vieux et tout rouillé, il aurait pas coupé 3 pattes à un canard (expression naine). Mais Marcello, ça l'a pas empêché de se rouler par terre comme à l'agonie, de me dire de l'abandonner là, qu'il allait me ralentir et tout et tout. Bon, il me faisait une telle comédie que j'ai commencé à avoir un doute (on savait jamais avec lui; il était tellement bâti léger que la moindre égratignure parait énorme). J'ais fini par lui prodiguer un des précieux soins accordés par Haestan, mais c'était pas assez pour l'autre sagouin !! J'ai du le porter sur mon dos passque, Môssieu, il était trop grièvement blessé pour pouvoir continuer à marcher (ah cette crevure, je vous jure). Bon, bon gré mal gré, nous continuâmes notre périple. Moi, je priais intérieurement pour ne pas m'être gouré de direction, passque bon, ma mémoire c'était pas toujours ça, pis le guide, il avait une sale tendance à marmonner ...).

Mais, des cris attirèrent notre attention. Ils provenaient de la paroi enneigée, bien plus haut. Apparemment, il s'agissait de notre guide qui avait salement moins bien digéré l'avalanche que nous. Alors que je commençais à guetter pour trouver une voie d'escalade simple, j'entendais du coin de l'oreille Marcello se marmonner à lui même, comme en grande discussion avec son Côté Obscur. L'urgence étant ailleurs, je me concentrais sur la tâche la plus pressante, mais en me promettant bien d'en recauser avec Marcello. L'escalade fut un peu compliqué, sauf pour Marcello qui se promena sur la paroi comme si de rien était. Nous trouvâmes le guide tout cabossé, coincé dans un tas de cailloux, avec des objets répandus un peu partout. Pendant que Marcello, le plus à l'aise de nous deux, gambadait sur la paroi à chercher tous les objets qui pourraient nous être utiles dans notre périple, moi, je m'occupais à remettre les genoux du guide dans le bon sens (tu m'étonnais qu'il gueulait comme un putois tombé entre les mains du Poilu) et de me fendre d'un nouveau miracle d'Haestan, pour remettre (un peu) tout ça.

La descente s'avéra très délicate: Marcello était pas assez costaud pour le descendre sur son dos et moi, pas assez doué en escalade pour le faire. Pour finir, je le fis descendre avec une corde pendant que Marcello accompagnait la manœuvre de son mieux. Et, grand bien lui en prît, passqu'à mi-chemin, la corde commença à céder puis se rompît. Et là, mon Marcello fit un truc incroyable: il retint le guide d'une main (oui-oui, lui tout sec tenant d'une main notre gros guide poilu) et finis la descente ainsi (en poussant les beuglements habituels, histoire de faire croire qu'il en chiait). Tain, en fait, Marcello, c'est Batman en civil. Je le regarderai plus jamais pareil. Bon, autrement, devinez quoi? Ben, le guide, il pouvait plus marcher. Donc, qui a du se coller au transport de gros barbu? C'est Bibi. On a du bricoler une sorte de travois pour empêcher ses genoux de frotter trop sur le sol (y parait que ça lui faisait mal). Il me fait aussi remarquer que j'allais pas tout à fait dans la bonne direction (quand je vous disais qu'il marmonnait) et qu'à ce rythme-là, on était pas prêts d'arriver au village (ah ta gueule toi, tu veux continuer tout seul!?). Bref, nous reprîmes notre petit périple dans la neige et le vent, entre les couinements du guide chaque fois que je passais sur une bosse, et les pleurnichements de Marcello, occupé à masser son bras et son épaule genre "oulalala j'ai très très mal. Cet effort m'a épuisé" (haha raté Batman, ton secret est percé à jour).
Nous nous trouvâmes un p'tit trou pour y passer la nuit. Je pus heureusement mettre le feu aux quelques branches pas trop mouillées que j'avais pu trouver et nous eûmes un bon p'tit feu pour y passer la nuit autour. Comme tout le monde couinait le lendemain matin, je me fendis d'un festin divin. Mais Haestan avait bien senti qu'on abusait là, passqu'on a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Je remis une couche de soins à notre guide, soins qui semblaient particulièrement bien marché sur lui (trop bien) que soit sa famille était connue pour ses facultés exceptionnelles de régénération des genoux, soit Haestan avait eu pitié de nous et avait augmenté l'efficacité de ses soins, soit ... mon Arcane venait mettre son grain de sel (mouairf, on verra ça plus tard. Pour l'instant, j'allais pas me plaindre de ne plus devoir porter l'autre gros sac). En fin de journée, nous finîmes par arriver à un patelin construit au bord d'une petite gorge, à côté d'un pont détruit. Par contre, bonjour l'accueil: personne dans les rues, toutes les maisons claquemurées. Bon, je demandais pas des banderoles ou une fête mais quand même ... Nous allâmes à l'auberge où l'accueil ne fut pas très agréable. Le guide papota avec le tenancier peu amène et nous négocia une soupe toute pourrie (orties et navets !!) et des chambres (correctes elles). Epuisés par notre périple, nous nous couchâmes tout de suite et ronflèrent d'un sommeil profond et réparateur.

Le lendemain matin, on nous servit la même soupe infâme, mais heureusement, la fille de l'aubergiste, fort jolie au demeurant (que même moi, je pourrais me laisser tenter, si elle faisait pas trois têtes de plus que moi), nous refilant fort aimablement une bonne miche de pain (allez-y, je vous laisse à vos jeux de mots grivois). Suite aux regards noirs de son père, j'arrivais à la conclusion qu'il nous aimait pas, surtout moi (pfff, encore un salaud de raciste de la Force Nordique). Pour rompre avec cette ambiance pesante, nous sortîmes faire un p'tit tour dehors, histoire de voir un peu mieux à quoi ressemblait le patelin. Mouaipf, l'accueil était vraiment pourri. Les mères empêchaient les gamins de venir nous voir (nous faire les poches oui !), personne ne nous causait. Nous vîmes quelques cahutes vides, à l'abandon, dont les ouvertures semblaient avoir été forcé comme par un gros animal d'origine indéterminée. Nous vîmes un p'tit vieux traverser le village, balancer un panier de l'autre côté de la gorge. En face, un autre p'tit vieux sorti de derrière un buisson, ramassa le panier et balança quelque chose en échange avant de se carapater. Nous tentâmes de poser quelques questions, histoire de savoir un peu ce qui se passait ici, mais nous fîmes chou-blanc. Nous cherchâmes le chef du village/bourgmestre/despote local avant d'apprendre qu'il s'agissait de l'aubergiste (et donc qu'il n'allait pas nous lâcher la moindre info). Du coup, on a glandouillé toute la journée. En fin d'aprèm, tout un troupeau de grands barbus débarqua dans l'auberge où ils s'enfilèrent canon sur canon, en nous regardant de travers, et ils se cassèrent tous avant la nuit, en nous regardant toujours de travers ('tain, c'est une manie dans ce patelin?!).

Du coup, nous décidâmes de rester éveiller pour observer depuis l'auberge, ce qui se passait. Marcello grimpa sur le toit pour avoir un meilleur point de vue (moi, me connaissant, je choisis la sagesse). Bientôt, un épais brouillard violet envahit le village, en provenance du nord-ouest, avec en son sein (nichon!) des créatures étranges et humanoïdes qui sentaient pas très bon, et qui grattaient à toutes les portes et volets. Une maison fut forcée et des cris terribles raisonnèrent dans les rues. Une femme sortit en courant, le visage déformé par la terreur, et passa juste sous nos fenêtres. Et là, Batman (euh .. Marcello) passa à l'action et, fermement retenu au toit avec un batarang, se jeta dans le vide pour effectuer une trajectoire en arc-de-cercle durant laquelle il arracha la dame au nez et à la barbe de ses poursuivants. Lesquels poursuivants s'avérèrent malheureusement d'excellents grimpeurs qui montèrent à l'assaut du toit, bien décidés à bouffer la belle et à transformer Batman en parapluie. Batman changea alors de stratégie, balança la dame à l'étage précédent par la fenêtre et fit diversion pour attirer toutes les bestiasses à ses trousses. On le vit passer en ombres chinoises, cape au vent et une horde de monstres sanguinaires derrière lui, sur fond de musique de Benny Hill. Pour finir, alors qu'il semblait coincé en bout de toit, il fit un bond hallucinant, atterrît de l'autre côté de la rue et se planqua dans une cheminée (normal, pour Batman). Pendant ce temps, nous étions passés, le guide et moi, dans la chambre de "Marcello" voir dans quel état était la femme quand une des sales créatures tenta de m'agresser par la fenêtre ... avant de se faire à moitié décapité par le Poilu (qui circulait de toit en toit pour éviter les bestioles et nous chercher, et qui venait de voir ma trogne à la fenêtre). Nous le fîmes entrer et nous nous préparâmes à un Fort Alamo, quand un cri terrible et puissant résonna dans tout le village et toutes les choses firent demi-tour (et le brouillard de même).

Bizarrement, le lendemain, l'accueil fut tout de suite plus agréable. Voyant la rescapée, le patron nous servit un p'tit dej d'enfer (avec œufs, bacon etc ... la totale). Brunhilde, sa fille, se montra plus loquace et nous en appris un peu plus sur le coin. Il y avait des années, un Elfe (ric-ptu) vint s'installer dans le village pour y vivre. Il eut un enfant, mais rapidement, ses rapports avec les villageois dégénérèrent. Et pour finir, ils le tuèrent (bonjour l'ambiance) non sans qu'il aie maudit le village auparavant. Et depuis, à chaque nuit claire (me demandez pas ce que c'est qu'une "nuit claire"), le brouillard violet envahit le village, avec son cortège de monstres. Le fils de l'Elfe a été banni depuis longtemps (c'était lui le p'tit vieux de l'autre côté de la gorge) et malgré que les villageois aient saboté le pont, les monstres viennent toujours. Et depuis, plus personne ne va dans les Terres Maudites (là où vit le p'tit vieux). En fait, je vous fait la version accélérée, passque nous mîmes presque toute la matinée pour obtenir ces informations, avec interrogation de premier p'tit vieux (celui du panier), défonçage de porte dudit p'tit vieux, crise cardiaque du même p'tit vieux etc ... Pour finir, nous traversâmes la gorge en direction des Terres Maudites. Enfin, "traversâmes" ... Batman passa facile d'une seule main (un jour, faudra qu'il fasse gaffe à ses prouesses devant témoins quand il a pas son costume), moi j'en chiai un peu, et le Poilu nous fit tout un chichi, qu'il voulait pas sauter, bla bla bla, et pour finir, il nous déracina deux arbres pour faire un pont temporaire tout merdique pour pouvoir passer dessus.

On commence à déambuler. Batman trouvait que le coin était malsain et que ça puait grave la magie qui pue (grave). Nous finîmes par trouver la cahute au fils de l'Elfe, que Batman passa devant histoire de pas trop lui faire peur. S'en suivit un dialogue de sourds (passque le p'tit vieux, il est sourd-muet, tu parles d'une galère), en langage des signes approximatif, où il finit par nous faire comprendre que tous ceux qui s'approchaient du cœur de la zone maudite, mourraient tous, paf citrouille, sauf lui, mais qu'il aimait pas y aller. Il nous invita à partager son repas, un truc infâme à la fois compact et gluant, aux ingrédients indéfinissables (à part le miel, j'ai bien senti le miel) que y a que moi qui me suit forcé pour ne manger la moitié. Après s'être fait prié, il accepta de nous accompagner dans la zone qui craint (après avoir une dernière fois essayé de nous dissuader). En chemin, nous croisâmes des cadavres d'oiseaux, puis de plus gros animaux, avant d'arriver en vue d'un cercle de pierres avec une énorme boule de lumière bleuâtre malsaine au milieu et un dolmen à côté avec une silhouette dessus. La silhouette nous aperçut et nous fonça dessus en volant. Tout le monde s'enfuit ventre à terre. Nous repartîmes vers la cahute du p'tit vieux.

Comme nous n'avions pas d'idée magique, une fois remis de notre frayeur, nous repartîmes là-bas en mode discrétion, histoire de glapiner quelques renseignements/indices. Je nous fit un peu d'eau bénite en chemin, des fois que ça barde. Malheureusement, Batman se fait capter alors qu'il était parti en éclaireur (elle était forte, cette Banshee) et la créature se rua sur lui en hurlant comme une sauvage. Le cri fit s'écrouler Batman et seule l'invocation de la toute-puissance d'Haestan nous permit de repousser le monstre (un peu trop d'ailleurs, mon Arcane doit encore faire des siennes) et de prendre le fuite. Batman avait les tympans explosés et ce fut à la vue de cette blessure que nous finîmes enfin par comprendre le secret du monstre (on avait mis le temps, je sais):son cri était son attaque la plus féroce et c'était pour ça que le p'tit vieux, sourd, n'y était pas sensible. Nous piquâmes du Goulasch au p'tit vieux, nous nous en tartinâmes copieusement l'intérieur des oreilles et nous repartîmes pour un dernier round.

Qui fut en fait rondement mené. La Banshee avait beau être puissante et difficilement blessable à cause de son intangibilité, à trois dessus, elle ne tînt pas 15 secondes, disparût dans un "plop" rigolo" et le portail démoniaque se referma à sa mort. Le Poilu lui mit des coups de coupe-chou que j'aurais pas aimé être dessous, Batman des cous de bat-poignard et moi des giclées d'eau bénite. La situation aurait pu se compliquer car 5 monstres avaient traversé le portail démoniaque le temps du combat et se ruait sur nous toutes griffes dehors, mais en fait, on s'en tira pas trop mal. La défaite de leur chef devait les affecter car ils se montrèrent particulièrement gauches au combat et en quelques minutes, ils furent tous occis. Dans le cercle de pierres, nous trouvâmes un corps humanoïde (que je reconnus instantanément comme celui d'un Elfe (ric-ptu) auquel j'acceptais de donner les derniers sacrements, afin qu'au terme d'une cérémonie poignante (ric-ptu), il trouve enfin le repos (et arrête de faire chier les honnêtes gens). En repartant, nous passâmes par la cahute du p'tit vieux, histoire de le prévenir de la bonne nouvelle. Puis, nous rentrâmes en héros au village, accueillis par les vivats de la foule, des cadeaux et des bisous, des filles nues, Brunhilde s'offrant comme récompense de notre courage et notre valeur ... Et ben nan, que dalle.

Après toutes ses émotions, nous décidâmes de prendre quelque repos bien mérité et d'attendre de voir si Altius avait survécu de son altercation avec le Poilu (moi j'avais des doutes; quand le Poilu se rappelle plus trop, on revoit jamais le protagoniste) et qu'il avait pensé à ramasser deux-trois trucs qui trainaient (genre mon arbalète lourde quoi). Durant tout ce temps, chaque fois que je croisais Marcello/Batman, je lui jetais des regards de connivence particulièrement appuyés (voire lourds diraient certains).

Et merde, du coup, cette histoire de Batman m'avait complètement fait oublié que j'avais surpris Marcello discutant en marmonnant avec son Côté Obscur ...
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Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Empty
MessageSujet: Re: Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb   Les voyages fantastiques de Grimrod Doigts-de-Plomb Icon_minitimeMar 26 Fév - 10:17

Chapitre 8: l'Affaire des Colliers 7; Videre Ösgardiam et mori (l'eau ne fait rien, que pourrir le poumon ...).

A l'heure où je vous parle, la situation es terrible: tout espoir m'a quitté, l'ombre a envahit mon cœur, ma foi m'a déserté. J'erre en proies à de sombres tourments intérieurs, maudissant Haestan dans des monologues sans fin, l'œil fixe et l'écume aux lèvres. L'impensable a eu lieu, me laissant brisé à jamais, ravagé, dévasté. Moi qui, hier, n'était que joie de vivre, ne suis plus que l'ombre de moi-même et ma foi, plus que l'ombre de son ombre. Mais je m'égare encore, la folie me guette. Laissez moi vous narrer les événements.

Après notre retour triomphal, les villageois facho nous avaient fait la fête (un peu), mais s'étaient pas trop foulé niveau cadeaux (genre merci, un bisou et au lit). Nous étions restés quelques jours, le temps de nous reposer, que Batman récupère un peu d'audition (passqu'une chauve-souris sourde, ça devait être moyen pratique) et surtout, pour laisser le temps à Altius de nous rejoindre (enfin, s'il avait survécu au piétinement du Poilu; et s'il s'était pas paumé comme une merde). Mais bon, au bout de 4 jours, il avait bien fallu se faire une raison: Altius n'était toujours pas là et Batman semblait toujours sourd comme un pot. Nous décidâmes de repartir à la poursuite du vil nécromant et les villageois daignèrent nous lâcher quelques provisions. Avançant d'un bon pas, sauf que personne ne geignait ou se plaignait (tiens, ça me changeait ça !), nous avalions les kilomètres dans la joie et la bonne humeur. Nous traversâmes un lac gelé et établîmes notre campement au pied d'une paroi rocheuse. Et c'est là que Batman fit la blague de trop ...

Nocturnement (alors que le Poilu s'était encore endormi comme une merde pendant son tour de garde), Batman fit un petit tas de boules de neige à côté de moi (qui dormait du sommeil du bienheureux), regagna sa place à pas de guide et balança une dernière boule de neige en travers du museau du Poilu. Celui-ci se réveilla fin vénère et passa instantanément en frénésie, se ruant sur celui qu'il considérait comme le coupable. Et là, Haestan le Tout-puissant me sauva la vie: alors que j'émergeais difficilement (vous me connaissez au réveil ...), je vis le Poilu se ruer sur le guide et le piétiner sauvagement. J'eus immédiatement le réflexe de prier Haestan de m'accorder sanctuaire (avec une foi totale je dois bien avouer). Le Poilu, bien qu'il ait vu le tas de boules de neige à mes côtés, ne pu triompher du sort et commença à s'énerver sur place. Batman, voyant l'intensité de la rage du Poilu, voulut ramper discrètement pour venir se mettre à l'abri de mon sort (hi hi, il croyait que c'était une zone, le con) mais se fit instantanément capté par ce dernier, qui le piétina sauvagement. Ce ne fut qu'à ce moment-là que je pus intervenir pour calmer la situation et faire cesser l'effusion de sang.

Le Poilu partit chasser pour finir de se calmer et moi, je dus m'occuper des deux blessés. Je fis ce que je pus et je les installais au fond de la petit grotte, plus ou moins bien installés. Le Poilu nous ramena de la biche, que malheureusement je cuisinai fort mal (j'ai cru à un moment qu'il allait m'arracher la tête). Tout le monde prit du repos, mais les deux autres étaient salement mal en point. Yeenoghu repartit en chasse, avec le reste de la biche pour appâter. Et c'est la que le Destin, jusqu'à présent taquin et primesautier, commença à la jouer méchamment relou. Le Poilu chassa si bien qu'il attira l'attention d'une meute de loups d'une bonne dizaine d'individus. Il eut beau défoncer le chef, les autres lui tombèrent sur le râble. Il ne dut son salut qu'au plus proche sapin où il parvint à se hisser. Le reste de la meute attendait sagement aux pieds de l'arbre et rien ne semblait vouloir les déloger. Les heures passaient. Au début, je ne m'affolais pas, pensant le Poilu en vadrouille pour se calmer les nerfs. Pis; moi, j'y connaissait rien en chasse: je vois ce que ça lui prenait d'habitude, mais bon, des fois y ramenait des raton-laveurs tous moisis alors ...

Bon, au bout de deux heures, je finis par m'inquiéter. Je réveillai Batman et je partis à la recherche de Yeenoghu. Je l'appelai mais ce con me répondit en hurlant comme un loup (alors qu'il aurait pu me prévenir que 3 loups, attirés par mes beuglements, venaient de partir me réserver un comité d'accueil sympathique). Bon, vous me connaissez, c'était pas 3 clebs qui allaient me causer gras. Et bien que j'écopais de quelques morsures, je leur fis comprendre que, ma masse dans leurs dents, c'était ma masse qui gagnait. Entendant mes braillements de victoire, le Poilu jaillit de son arbre et fonça droit vers moi en poussant des couinements de joie ... avec tout le reste de la meute aux fesses. Nous rendant rapidement compte que nous ne pouvions pas les distancer, nous adoptâmes la tactique de progression côte à côte, à reculons. Bon, c'était un peu merdique comme tactique et on s'en prit plein la gueule; mais pour finir, ils nous lâchèrent à l'orée du feu, nous laissant tous sanguinolents mais vivants. Là, nous nous écroulâmes et choisîmes de repousser notre départ au surlendemain, pour des questions d'étanchéité dermique. A notre réveil quelques heures plus tard, nous nous aperçûmes que le guide s'était cassé, non sans nous avoir délesté de plus de la moitié de notre équipement et de nos provisions.

Au point où on en était, ça nous laissa un peu de marbre. Nous reprîmes un peu de repos, grignotâmes nos fins de ration et partîmes par le chemin qui me semblait être la bonne direction: la falaise. Bon, l'escalade s'avéra plus compliqué que prévu: bien sûr, Batman la survola avec sa grâce et sa légèreté habituelles (genre, c'est tout juste s'il faisait pas les allers et retours pour nous motiver). Moi, je galérais comme d'habitude. Mais alors le Poilu ... je m'étais encore jamais rendu compte qu'en fait, il était aussi sportif qu'une grand-mère grabataire (quoique l'épisode de la faille aurait du me mettre sur la voie). Après bien des efforts, nous arrivâmes au-dessus (avec Batman qui nous encourageait de la voix; 'tain, il aime vivre dangereusement lui !) et c'est là que des braillements et des demandes d'aide résonnèrent dans l'air ... au pied de la falaise !! Genre, on s'était tapé tout ça pour rien ! Nous descendîmes plus ou moins rapidement pour porter secours aux nécessiteux.

En bas, une blonde à forte poitrine courait, accompagné par un colosse barbu du coin. Un autre trottait, visiblement à la traine, quand surgissant de la neige, une créature toutes en griffes et en crocs lui dégnapa la face avant de replonger à l'abri. Batman, le premier arrivé (sans dec'), utilisa une sorte de vision magique qui lui permit de repérer les saletés qui se déplaçaient sous la neige et guida la suite du combat. Le barbare survivant tatagna une sale bête avant de se faire découper en deux par sa grande sœur, et moi, je mis en déroute une autre. Le calme revint sur le champ de bataille et nous nous rendîmes vite compte que nous ne pouvions rien faire pour ceux tombés sous les coups des abominations. Ce qui ne sembla pas troubler outre-mesure la grande blonde, qui se présenta comme Iris, prêtresse de Maëlnith, et qu'elle avait consulté l'oracle et qu'on devait les sauver, elle et les siens. Bon, moi je veux pas dire du mal de "l'oracle" mais bon, les sauver ... c'était déjà raté pour deux d'entre eux ...

Une voix familière nous interpela depuis quelques distances: il s'agissait d'Altius qui apparemment avait survécu à son altercation avec le Poilu (et en plus, il avait pensé à mon arbalète, oh joie !). Il nous rejoignit en quelques minutes et, après quelques effusions de bonheur et autres démonstrations d'affection viriles, nous fîmes le point sur nos aventures respectives. Iris se montra un peu elliptique sur les soucis des siens; tout ce qu'on put savoir c'était qu'il y avait des troubles dans sa cité. Quand nous lui demandâmes à quelle distance se trouvait ladite cité, elle sourit en commença à incanter un truc. Je pense que ça a du chié passqu'elle a lâché un bien vilain mot (oui, pas besoin de parler couramment runique pour reconnaitre un juron) et que deux bestiasses toute en glace surgirent de la neige et se ruèrent sur nous, toutes mandibules en avant. Je me portais courageusement aux devants de la première, que je gratifiais d'un revers de ma masse. J'aurais eu meilleur temps de me passer les couilles au mixer passque sa riposte transperça ma garde ... et me transperça tout court. M'ayant chopper dans le gras du bide, elle me secouait comme un Poilu après son tapis, et ce ne fut qu'à coups de masse sur le museau que je finis par lui faire lâcher prise (en y laissant la moitié de mes tripes au passage).

Les autres, à 3 contre 1, eurent aussi le dessus sur leur bestiole. Iris sortit alors une statuette représentant un bateau et après quelques incantations, le transforma en grand bateau à la mode de chez eux, plus du tout statuette (ok, Maëlnith n'est pas tout pourri, mais ça lui prit quand même 15 minutes). Nous chargeâmes tout ce petit monde à l'intérieur, cadavres compris, et mu par la concentration d'Iris, le bateau décolla, pour la plus grande joie des petits et des grands. Le voyage fut rocambolesque: moi, je le passais agrippé au banc de nage, le nez dans le plancher. Batman, à la proue, se la joua "je suis le roi du monde". Altius tenta de la faire distingué, fusionnant avec le bastingage. C'était un tourbillon qui semblait propulser le navire, projetant aux alentours arbres, caillasses et ours mal embouché. Nous finîmes par atterrir et je sortais en zigzaguant. Derrière une colline, nous attendait Ösgard, le joyau des peuples du nord.

Cette vaste cité était bâtie aux pieds des montagnes enneigées, en forme de cuvette composée d'anneaux concentriques. Elle était parcourue de canaux et chaque quartier/anneau était fermé par des écluses. Sa construction toute entière respirait une puissante magie aquatique. Une embarcation nous attendait à l'entrée et, pendant le trajet, Iris nous raconta ce qui l'avait mené jusqu'à nous, alors que nous nous rapprochions du centre de la cité, le quartier le plus riche. Iris était une des 12 prêtresses de Maëlnith, sous les ordres de la Grande Prêtresse, qui contrôlaient les 12 portes/écluses de la cité, par le biais de la relique de Maëlnith. Il y avait quelques jours une des écluses s'était ouverte (alors qu'elle ne devait pas) et un quartier avait failli être noyé. La Reine avait du faire enfermer la Grande Prêtresse, et la plus jeune des prêtresses (la sœur d'Iris) devait être offerte en sacrifice pour apaiser Maëlnith (mouais, me disait bien qu'il était pas tout clair leur dieu du plancton !). Ne sachant pas quoi faire pour redorer le blason de la Grande Prêtresse (et accessoirement sauver sa p'tite sœur), Iris était aller voir l'oracle, qui lui avait filer nos coordonnées géostratégiques (avec la mention "héros à tout faire").

Nous étions parvenu au dernier anneau, plutôt classos, en grande partie occupé par une énorme bâtisse (le Temple de Maëlnith) avec une gigantesque statue dans la cour intérieure (Maëlnith) pourvue d'un immense trident de 10 m de haut (la relique) (pfiou, j'allais manquer d'adjectifs pour la description). C'était grâce à cette relique que le circuit de l'eau dans toute la cité pouvait être contrôlé, et aucune personne étrangère au culte ne devait la toucher. A notre arrivée, d'étranges créatures des glaces s'activaient dans l'enceinte du Temple (un peu comme celles qui nous avaient attaqué juste avant l'invocation de bateau volant)(étrange ...). Nous fîmes invités à aller prier Maëlnith de la Sainte Palourde puis de petites novices toutes potelées ('tain, on en avait pas des comme ça chez Haestan) nous amenèrent à des salles d'eau où nous pûmes tremper tout notre soûl, faisant infuser notre crasse et mariner nos croûtes de pied. Des prêtres passèrent nous imposer les mains (fallait reconnaitre qu'ils se démerdaient mieux que moi, qui débutait hein !). On essaya de leur faire comprendre que Batman avait des soucis d'oreille, mais leur science n'y pu rien. Une fois notre cul propre et nos blessures (en partie) refermées, Iris vint nous trouver pour nous prévenir que 3 chambres avaient été réservées à notre nom à l'auberge du coin (la Corne d'Abondance), et que c'était pas tout, hein, mais fallait commencer à bosser (pfff). Et c'est alors qu'un troupeau de pouilleux débarqua dans la cour du Temple, tabassant de l'innocente novice à tour de bras. N'écoutant que notre grand cœur et notre courage (et nos plus bas instincts aussi), nous nous ruâmes pour leur savater le groin en bonne et due forme. Quelle ne fut pas notre déception devant leur manque de répondant et de pugnacité, voire même leur couardise. Les quelques survivants furent massacrés par les élémentaires de glace tandis que nous nous rendions compte qu'on venait un peu de tabasser des clodos locaux (ou peu s'en fallait).

Finalement, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous allâmes prendre nos quartiers à l'auberge, qui s'avéra pas mal du tout (sauf que c'est encore moi qui doit me coltiner le Poilu dans ma chambre ...). Chacun s'installa dans ses p'tits quartiers et nous décidâmes d'un commun accord tacite (je sais, c'était très fort) de se la couler douce ce soir et de commencer à taffer que le lendemain. Moi, je retournai tremper un coup aux bains-douches voisins, histoire de bien désincruster ma vieille crasse, genre celle que je trimbalais depuis Belen et ses galères. Le Poilu, tout fou-fou, vint faire des bombes dans mon bassin et y déposer des étrons long comme des jambes (faisant fuir au passage tous les locaux qui faisaient aussi trempette dans ledit bassin; fallait pas s'étonner si, après, on allait se taper une réput de merde). Et la journée s'acheva devant une bonne gamelle de leur plat national, les pieds devant l'âtre, bercés par leur langue si chantante (y devaient surtout se foutre de notre gueule, ces sagouins) et un Poilu venu squatté ma descente de lit.

Alors que nous prenions un p'tit dej à la cool, avant de nous mettre en route pour notre enquête, un troupeau de gardes locaux vinrent nous cueillir pour nous amener à la Reine. Batman, toujours aussi dur de la feuille, fit son malin et il fallut calmer la situation avant que les gardes s'en prennent à lui et le forcent à briser son anonymat. Nous fûmes amener dans la salle du trône, avec Iris, elle aussi arrêtée, devant la Reine (genre MILF bonnasse). A ses côtés se trouvait une nénette toute plate, en fringues classes de grande prêtresse de Maëlnith (genre beauté froide), un vieux beau à rouflaquettes et fringues de riche, un gros avec ce qu'ils appelaient une barbe dans le coin (plus un collier et des bagouses plein les doigts, sûrement un momosexuel) et un p'tit jeune, maigre comme un clou et blanc comme un cul (mais bien sapé lui aussi et blond comme les blés). Et notre procès commença: on nous accusait d'avoir fait couler le sang dans l'enceinte sacré du Temple de Maëlnith (à savoir celui des pouilleux). Moi, j'hésitais entre chipoter comme quoi, à coups de masse, je pouvais pas vraiment avoir fait couler le sang (toussa toussa) ou leur faire remarquer que, pas de soucis, la prochaine fois, on les laisserait faire le cul à toutes les prêtresses, mais que, pas de lézard, l'enceinte elle serait toute nickel. C'était la planche à repasser déguisée en grande prêtresse qui était la plus remontée, réclamant à grands cris, un châtiment exemplaire, genre flagellation, lapidation, castration et empalement public, des trucs sympas quoi.

Heureusement, la Reine était plutôt du genre dégourdie, et les quelques explications d'Iris suffirent à les assurer de notre bonne foi et que, promis, on recommencerait plus. On nous fit ensuite patienter dans un salon, le temps que la cour délibère. Le p'tit blond passa nous assurer de son soutien et nous fila un peu de monnaie locale (au choix, moule, oursin ou pingouin) des fois qu'on serait dans le besoin (Prince Thorson qu'il s'appelait). Après son départ, on refit un brin de causette avec Iris, histoire qu'elle nous expliqua un peu c'était quoi ce merdier (ouate da feuque). Elle nous confirma que l'accusatrice en chef était bien celle qui avait succédé à l'ancienne Grande Prêtresse et qui avait farfouillé dans le grand livre des coutumes à con pour en trouver une à base de sacrifice de la plus jeune prêtresse pour apaiser le Grand Cthulhu Maëlnith. Heureusement, elle avait un peu tendance à taper sur le système à tout le monde, la Reine comprise. Finalement, nous devions nous tenir à carreaux et ne pas retourner dans l'enceinte sacrée du Temple.

Dès que nous fûmes remis en liberté, nous décidâmes de ne pas trainer pour résoudre cette affaire, avant qu'une deuxième couche d'accusations débiles nous tombât sur la gueule. L'écluse en question avait été manipulé magiquement, il y a 12 jours, dans la nuit. Après quelques investigations, nous ne pûmes trouver aucun témoin et nos connaissances magiques étant un peu limitées, nous n'étions pas beaucoup plus avancés dans l'enquête. Puis, nous vînt l'idée que si la frangine était enfermée dans les geôles fascistes, c'était pitetre passqu'elle avait vu un truc pas catholique (ou pas Maëlnithien dans le cas présent). Suite à la barrière de la langue, nous demandâmes à Iris de nous préparer un p'tit mot à lui faire passer, avec la place pour répondre par écrit. En attendant, nous glandâmes à l'auberge où un prêtre passa nous prodiguer quelques soins, avant qu'Iris repasse nous apporter le message. Et c'est Batman, connu pour sa grâce et sa discrétion sans pareilles, qui se colla à la mission d'infiltration. Je vais vous passer les détails et rebondissements de ladite mission, toujours était-il qu'elle fut couronnée de succès.

Pendant ce temps, moi je faisais une sieste dans ma chambre quand soudain, des coups résonnèrent à la porte. C'était Altius en pagne + épée 2 mains, recouvert d'une armure de glace, rapidement suivi par deux créatures humanoïdes à l'aspect draconique et peu engageant. Un combat sans merci éclata, brutal et sans concession, où résonnèrent le fracas du métal contre le métal (et de la masse contre des crocs) mais grâce à notre valeur, notre courage (et nos poils au menton), nous terrassâmes le premier des monstre sans coup férir (enfin rien de grave quoi). Le second, se voyant en infériorité numérique (et sans doute impressionné par notre combativité), choisit de fuir (tel le couard) et défonça le mur (tel le mammouth) avant de sauter depuis le premier étage. Altius, vif comme l'éclair, le poursuivit et se gauffra le museau; malgré l'arrivée inopinée de Batman, la créature réussit à s'enfuir. Pendant ce temps, je faisais les poches au second et découvrait un message en runique et une bourse pleine (30 po en crabe, c.-à-d. la monnaie du Prince Thorson). Nous découvrîmes au rez-de-chaussée de l'auberge le colosse de l'entrée tout décapité (et je sentais intérieurement qu'on allait encore nous accuser de tous les maux du monde). Nous fîmes mouvement vers le Temple pour causer des derniers évènements à Iris (et aussi histoire qu'elle nous traduise la réponse de sa frangine).

Le soir en question, la frangine avait vu dans l'enceinte sacrée du Temple de Maëlnith des gros dragons qui faisaient des trucs et chantaient (sûrement un chant impie genre "le petit bonhomme en mousse"); mais personne n'avait voulu la croire. Nous lui fîmes aussi un rapport sur les derniers évènements et nous retournâmes à l'auberge. Là, le Poilu "utilisa son Arcane" (comprendre "la lécha en rigolant et la frotta sur son gland en fixant Marcello") et fit pousser d'énormes oreilles illusoires à Batman. Et ce fut dans cette ambiance bonne enfant que nous vint (enfin) la grande idée: si la nouvelle Grande Prêtresse (surnommée pour les besoins de l'enquête "la limande blafarde") nous avait expressément interdit de pénétrer de nouveau dans l'enceinte du Temple, c'était pitetre pour nous empêcher de trouver des indices. Du coup, la décision fut prise d'une expédition nocturne afin de relever d'éventuels indices ou pistes. Yeenoghu utilisa de nouveau son Arcane pour se transformer en blonde à couettes, moi en rousse (je savais que c'est pour les besoins de l'enquête mais ça allait se payer quand même), Altius en brune.

Du coup, nous pûmes frapper à la porte, genre "on est de pauvres acolytes perdues, ouvrez-nous siouplé". Un gardien patibulaire nous ouvrit en grommelant; nous fîmes semblant de retourner dans nos dortoirs pendant que lui retournait dans ses quartiers. Du coup, nous pûmes revenir sur la pointe des pieds investiguer la cour, à la lueur des étoiles. Rapidement, nous trouvâmes des traces tout autour de la statue de Maëlnith, genre de la poudre/poussière bizarre. Nous prélevâmes des échantillons à faire analyser par l'autorité compétente et nous nous apprêtions à quitter la place quand des nouveaux-venus arrivèrent à ce moment-là. Nous nous cachâmes comme nous le pûmes (soit pas mal pour certains, et comme une merde pour moi). Il s'agissait de 4 draconiens, 2 en armure lourde et 2 en toge à glyphes, qui prirent position autour de la statue et commencèrent un rituel. Et devant l'évolution de leurs préparatifs, nous nous rendîmes rapidement compte que leur cérémonie n'allait pas tarder à toucher à sa fin et que ça serait pas mal que ça ne fût pas le cas. Batman et moi lançâmes quelques sorts d'avant combat, je chargeais mon arbalète et c'était parti.

Le combat commença bien quand mon tir prit leur mage en chef par surprise et manqua de le clouer au sol. Mais rapidement, le chaos de la bataille s'abattit sur la cour intérieure et les râles des blessés répondirent aux incantations magiques et aux fracas des armes. Hélas, nos adversaires s'avérèrent beaucoup plus pugnaces que la dernière fois (peut-être était-ce le but tout proche qui les motivait) et le combat, qu'on aurait pu espérer court et tranchant, s'éternisa dangereusement. Car le mage en chef finit par reprendre ses esprits et, malgré le carreau fiché dans sa poitrine, commença à incanter sortilèges de pute sur sorts d'enculé. Et la situation vira carrément au cauchemar quand le second acolyte, lui aussi praticien de magie de salopard, se mit aussi de la partie pour chercher à nous occire de loin, à coups de sorts, comme un couard. Alors que nous rassemblions nos dernières forces pour tenter de l'emporter au plus vite, le Pin's brandit les bras vers le ciel et poussa un cri à défriser un Yéti: des éclairs meurtriers jaillirent de ses mains et frappèrent tous les alentours, déchirant nos corps. Le Poilu poussa un hurlement terrible et s'effondra comme une masse. Je me retrouvais seul face à leur chef, un colosse à l'armure infranchissable, et il me fallut toutes mes techniques secrètes de combat nain (et un peu d'aide d'Altius) pour finir par lui péter les deux pieds et le terminer au sol.

Tous nos adversaires étaient au sol, morts ou agonisants, la cour se remplissait de fidèles de Maëlnith. Je me précipitais au chevet du Poilu mais il était déjà trop tard, la mort l'avait saisi. Un instant, la tentation de me servir de mon Arcane pour accroitre les pouvoirs qu'Haestan m'avait confiés, pour me permettre de le ramener à la vie, me traversa l'esprit; Mais au fond de moi, je sus qu'il ne l'aurait pas voulu et qu'il fallait maintenant le laisser partir, vers les grands espaces souterrains où l'attendaient tous les siens, sa tribu, et qu'il pourrait de nouveau prendre place à leurs côtés et leur narrer les aventures qu'il avait vécues avant de les rejoindre. Je savais qu'il avait trouvé enfin la paix. Le reste de la nuit passa dans un brouillard grisâtre et le lendemain, nous fûmes de nouveau jugés.

Ce fut là que je me rendis compte que Marcello avait réussi à échapper au coup de filet et je priais intérieurement qu'il ait mis le maximum de distance, des fois que le procès tourne mal. Mais heureusement, grâce au témoignage de la sœur d'Iris, aux cadavres de draconiens et à l'intervention de la Reine, tout se passa plutôt bien: la Grande Prêtresse fut bannie et l'ancienne restaurée dans ses fonctions; Iris fut remerciée et sa sœur libérée; bien que je pensais que c'était une fausse piste, les draconiens avaient bien été payés par le Prince Thorson (pour nous occire) mais ce dernier avait déjà quitter la ville à toute allure dès qu'il avait eu vent de la situation. On nous remercia de bien belle façon et nous fûmes élevés au titre de citoyen d'honneur d'Ösgard (une dotation mensuelle et une demeure nous furent alloués).

A ma demande, de magnifiques funérailles eurent lieu en l'honneur de Yeenoghu, selon de le rite d'Haestan, que je présidais, le cœur étreint d'émotion. Et ce fut dans un immense brasier, au son des paroles de "Maître de la forge et Seigneur du Fer" que partit celui qui fut notre compagnon pendant ces derniers mois; adieu Yeenoghu, adieu mon ami; tu venais d'un monde souterrain, fier et sauvage, avec des mœurs barbares et des coutumes violentes; Tu foulais cette terre, indomptable et invaincu. Ton chemin a croisé le mien et, bien que tout semblait nous séparer, nous avons arpenté la grande route, côte à côte et main dans la main, au même pas et d'un même cœur; à mon contact tu appris la civilisation, ses règles, ses compromissions; toi, tu m'enseigna, à ta façon, à profiter des joies simples et au jour le jour; nous avons partagé le pain et le sel, vécus les mêmes joies et endurés les mêmes peines; un temps, j'ai pensé que tu deviendrais mon disciple, mais tu étais au-delà de cela. Adieu mon ami, adieu Yeenoghu, tu reposes en cette terre hostile mais ton âme a déjà rejoint les tiens au banquet des braves où tu festoieras avec ta tribu jusqu'au Jugement Dernier.

Après quelques jours de repos, pendant lesquels je trouvais une famille de braves gens pour s'occuper de ma demeure (passque je suis pas sûr d'y mettre régulièrement les pieds) et profiter de ma rente (autant que ça serve), nous fîmes de nouveau le plein de provisions et de fourrures (aimablement fournies par la Reine) de même qu'un guide et des chiens de traineaux (ça me semble un peu chelou cette historie de traineau tiré par des chiens; y doit pas être bien gros le traineau ...) pour reprendre notre périple et nous enfoncer en plein territoire inconnu (passque le sale nécromant, y nous attendait pas lui!).
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