Le Roi en Jaune

Le Roi en jaune.

On ne connait rien des origines de cet ouvrage, ni sa provenance, ni son auteur, ni sa langue d’écriture. Le seul nom dont on peut trouver trace au sujet de cet ouvrage, De Marigny, doit se référer à un traducteur ou un éditeur. On ne sait pas non plus combien d’exemplaires existent ni leur localisation.

Il s’agit d’une pièce de théâtre, une sort de tragédie très allégorique, pleine d’informations ambiguës voire contradictoires. Ceux qui la lisent s’identifient automatiquement et profondément à un des protagonistes et sont profondément atteints par le destin tragique de ce personnage.

L’action se déroule à Ythill, une cité étrange en pleine décadence, dans un plan non mentionné (on sait juste que la nuit Aldéran y brille d’un éclat singulier). Le Roi est mort et à quelques exceptions près, tous les protagonistes appartiennent à la famille royale de la cité (la Reine, Cassilda, Camilla, Uoht, Thalé, Aldones, Alar, Philémon et Naotalba). Tous ambitionnent de régner un jour et tout le début de la pièce décrit leurs querelles incessantes.

Au cours d’une de ces querelles, les membres de la famille royale apprennent l’arrivée à Ythill d’un étranger porté par des démons ailés et qui arbore un masque blafard et le sinistre signe jaune. Dans le même temps, une étrange cité fantomatique apparaît sur l’autre rive du lac Hali, ses plus hautes tours sont masquées par l’une des lunes.

La Reine et ses enfants convoquent l’étranger dans leur palais et l’interrogent d’un ton hautain. Les réponses de la créature masquée sont pleine d’allégories et d’ambiguïtés. Il se prétend l’envoyé d’une redoutable entité mythique appelé « le Roi en Jaune » ou « le dernier Roi ». L’entretien s’arrête là et la vie reprend son cours, et la cour ses intrigues.

Un peu plus tard, à la fin d’un bal masqué donné en l’honneur de la famille royale, tout le monde retire son masque en signe d’hommage excepté le mystérieux étranger, et l’on s’aperçoit que la parure blafarde de ce dernier n’est autre que son véritable visage. S’estimant offensés, la Reine et le Grand prêtre font emprisonner et torturer l’étranger mais ils ne parviennent pas à le faire parler. Il dit seulement s’appeler le Fantôme de la Vérité et meurt sous les sévices.

A la mort de l’étranger, le Roi en Jaune traverse le lac Hali pour se présenter dans la cité d’Ythill. Ceux que la terreur ne fait pas immédiatement sombrer dans la folie s’aperçoivent que la mystérieuse cité située sur l’autre rive du lac a disparu comme par enchantement. Le Roi Loqueteux annonce aux habitants d’Ythill qu’il n’y a plus à présent qu’une seule cité sur les berges du lac Hali et elle s’appelle désormais Carcosa.

La pièce se termine par le couronnement du Roi en Jaune qui met un terme aux querelles de succession évoquées plus tôt et par la description des habitants de la cité attendant avec angoisse leur mort prochaine.

Les personnages sont :

La reine : dure et intransigeante, elle règne à la place des son époux malgré la tradition d’Ythill. Longtemps soupçonnée d’avoir causé la mort, on la voit pour la dernière fois, assise dans sa chambre, attendant que le Roi en Jaune récemment couronné vienne l’honorer, et sachant qu’elle n’y survivra pas. Son corps ne sera jamais trouvé.

Cassilda : la fille ainée, magnifique et manipulatrice. Certains soupçonnent qu’elle ne soit pas la fille du roi. Elle utilise l’amour de Philémon pour lui faire accomplir toutes sortes de missions déshonorantes. Elle finira les vêtements en lambeaux, jetée en pâture aux loqueteux d’Ythill.

Camilla : la seconde fille de la Reine, réservée et sensible. Elle ne prend pas part aux différentes querelles, elle souhaite juste que la cité retrouve sa splendeur passée. Elle passe l’essentiel de la pièce, recluse dans ses quartiers, peignant des tableaux de plus en plus sinistres, en proie à de sombres pressentiments. La pièce s’achève sur son monologue, pendant que des servantes la préparent pour son mariage avec le Roi en Jaune.

Uoht : le troisième enfant de la reine, emporté et violent. Il veut marché sur les traces de son père et réclame le trône. Durant toute la pièce, il se heurte à sa mère et à Naotalba. Il s’opposera physiquement au Roi en Jaune et sera battu d’un simple geste.

Thales : le quatrième enfant, triste et croyant. Il participe aux intrigues, pour le bien de tous et dans le respect de la religion en vigueur. Le discours de l’étranger trouvera en lui un écho particulier et lui occasionnera des nuits de cauchemar. C’est lui qui ouvrira au Roi en Jaune les portes de la cité et deviendra le premier prêtre de son clergé.

Aldones : le cinquième enfant, silencieux et déterminé. Il connait la vérité sur la mort de son père et a percé à jour presque tous les autres protagonistes. Il sait que sa cité, corrompue et décadence, doit mourir pour que puisse renaitre quelque chose de meilleur. Il appelle la venue du Roi en Jaune de tous ses vœux (malgré ou parce qu’il sait sa nature) et l’accueillera en se tranchant la gorge et en lui donnant l’accolade.

Alar : le capitaine des gardes, loyal et discipliné. Il cherche la cause de la mort du Roi. Quand il la découvre, il ne peut faire justice sans renier son serment d’obéissance. Déchiré par ce dilemme, il mourra dans un attentat désespéré contre le Roi en Jaune.

Philémon : un serviteur, naïf et rêveur. Il est désespérément amoureux de Cassilda, qui l’envoie faire toute une série de missions de plus en plus scabreuses et déshonorantes. Au fur et à mesure que la pièce s’avance, Philémon entame une descente aux enfers qui l’achève quand Cassilda le désavoue publiquement. Il mettra fin à ses jours en sautant depuis la plus haute tour du palais. Le Roi en Jaune lui donnera des funérailles magnifiques.

Naotalba : le Grand Prêtre, conseiller de la Reine et son plus fidèle soutien. Certains le pensent amant de la reine et père d’un ou plusieurs des enfants royaux. Il utilise le clergé pour conserver à la Reine son trône. Son dépeçage publique signera le point d’orgue des funérailles de Philémon.

L’étranger masqué : de lui on ne sait pas grand-chose. Il n’est qu’un messager qui mourra une fois sa tâche accomplie. Certains passages peuvent faire penser qu’il s’agit de l’âme du roi que le Roi en Jaune a forcé à s’incarner pour délivrer son message.

Le Roi en Jaune : Il s’agit d’un être mythique, dont la nature nous échappe. Présenté comme un Dieu incarné, sa toute-puissance et sa noirceur sont inégalées et nul doute que la cité souffrira sous son règne.

merci fred